Le pays est déjà entré dans le mois des examens nationaux de la session 2023. Samedi dernier, le bal a été donné par les élèves du Cours moyen deuxième année (Cm2). Selon les chiffres du service des examens, cette année, 18 523 candidats, sur l’ensemble du territoire, étaient attendus pour composer l’examen d’entrée en sixième. En 2022, ce chiffre était de 18 614. Soit 91 candidats de moins par rapport à l’année précédente.Globalement, à en croire les différents reportages réalisés par Al-watwan, une bonne ambiance régnait dans les différents sites. Une caractéristique propre à cet examen, dont la majorité des prétendants ne dépasse pas les 11 ans. Aucun incident non plus n’a été enregistré. «Pas une seule personne n’a fait l’objet d’une quelconque sanction pour tricherie, ou autre faute», ont relevé les responsables des sous-centres.
Pourtant, malgré cette bonne image qu’il renvoie, le maintien de l’examen d’entrée en sixième n’arrête pas de revenir tous les ans. Certaines voix réclament depuis plus de 5 ans sa suppression. Selon leurs arguments, le 6ème comme on l’appelle, n’apporte rien à part un traumatisme pour les bambins qui le passent.Secundo, il engendre des dépenses, notamment pour les préparatifs, sans oublier la mobilisation des équipes du jury. Le bémol, tous les candidats qui se présentent réussissent presque, sauf les absents. Cela serait dû à la méthode de notation.Il est aussi de notoriété publique que la correction est plus ou moins flexible. La preuve, au cours de ces 5 dernières années, pendant que l’on cherche difficilement à atteindre un taux de réussite de 40% au bac et au Bepc, le sixième dépasse toujours, sans coup férir, les 60% de réussite. En 2018, par exemple, seulement 1.59 % des candidats avait été recalé à Ngazidja. L’année suivante, les heureux élus avoisinaient les 77%. En 2020, 91% des participants ont décroché leurs tickets du collège à Mwali. Passons.
Taux de réussite, tolérance des surveillants….
Niveau organisationnel, les critiques sont également nombreuses et visent la surveillance jugée trop « tolérante ». Comme l’ont recueilli nos reporters samedi, auprès des candidats interrogés à Moroni, les surveillants ont été «gentils», dit-on. Un chef de sous-centre a assuré au journaliste : «Nous ne les avons pas intimidés». Mais de tous ces témoignages, en voici un qui résume tout. «Dans notre salle, pendant les épreuves, un des surveillants nous aidait, pendant que son collègue, montait la garde dans le couloir », a déclaré une enfant. Une chose est sûre : ces cas sont loin d’être isolés.Au-delà de ces aspects pédagogiques et financiers, les partisans d’une abrogation de l’entrée en sixième citent aussi la mesure [suspendue temporairement depuis 2022] qui exige la présentation d’un diplôme attestant l’obtention du 6ème avant de prendre part au Brevet d’études du premier cycle (Bepc). En 2021, à cause de cette disposition, 177 candidats n’ont pas été autorisés à y participer.
Raisons pécuniaires
Face à ces plaintes, l’Office national des examens et concours (Onec) a toujours accusé les établissements d’être en partie responsables de cette perte de considération dont est victime l’entrée en sixième. Dans la mesure où, ils se contentent de la moyenne annuelle pour laisser les élèves du CM2 rejoindre le collège, alors que la loi a conditionné ce passage à l’obtention du concours d’entrée en sixième. «Il suffit donc de cesser d’être indulgents », insiste l’Onec, écartant l’hypothèse de la suppression de l’examen.Les autorités éducatives nationales, bien qu’elles partagent certaines des critiques soulevées, éprouveront des difficultés à retirer cet examen de la liste, pour une raison plus spécifique. En effet, selon un responsable de haut niveau, les fonds générés par l’examen d’entrée en sixième contribuent au financement des autres examens. Ainsi, l’argument financier avancé par certains a peu de chances d’influer en faveur de la suppression du fameux sixième examen.