Les écoles privées sont toujours en attente de l’aide promise par le gouvernement. Les responsables de l’enseignement privé avaient été fortement touchés financièrement par la première vague du coronavirus après la fermeture des écoles.
Ne vivant que grâce aux écolages des élèves, les écoles privées craignent d’être à nouveau asphyxiées financièrement après la fermeture des établissements scolaires par le gouvernement. Sans pour autant renier la nécessité d’une telle décision, la coordination des écoles privées a tenu quand même à tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences financières de ladite décision.
Réunis en conférence de presse hier mercredi au Groupe scolaire avenir (Gsa), les membres du bureau de la coordination ont démontré point par point les impacts auxquels ils font face. Coincées par les dettes, les écoles privées se sentent «abandonnées par l’Etat qui malheureusement ne leur a versé aucun round malgré les promesses faites en 2020». «Il n’est un secret pour personne que depuis la fermeture des écoles au mois de mars dernier, les établissements du secteur privé se retrouvent dans une situation délicate. Ils sont malgré tout dans l’obligation de payer les impôts, les créances auprès des banques, les loyers, sans oublier les charges courantes notamment les salaires des agents qui travaillent en permanence. Cette année encore, le scénario risque de se reproduire. On se demande comment on va supporter ces charges», a introduit le directeur de l’école privée le Gymnase, Ali Ahmed Amir.
Deuxième employeur
Pendant la première vague, les autorités s’étaient engagées à accompagner les écoles privées. Celles-ci avaient estimé à 1 milliard 200 millions, les pertes engendrées par la maladie qui a mis à genoux le secteur. Jugeant cette somme assez conséquente, le gouvernement l’avait pour sa part revue à la baisse jusqu’à 665 millions. Sauf que jusqu’à présent, aucun franc ne leur a été donné. «Devons-nous comprendre que l’éducation n’est pas leur priorité. Puisque même les producteurs de vanille et les transporteurs routiers ont bénéficié jusqu’à 700 millions de francs pour relancer leurs activités», s’interroge le directeur de l’école privée Le Gymnase. «On ne nous associe pas. Le ministère de l’Éducation, ne nous considère pas comme des partenaires», regrette le directeur du Groupe scolaire Avenir, Moussa Abdou Ahmed. Il ajoutera «ils oublient que nous jouons un rôle vital aussi bien dans le secteur éducatif que dans le développement du pays. Nous sommes derrière l’Etat, le deuxième employeur». À titre indicatif, les écoles privées emploient à «Ngazidja environ 6000 personnes».
En 2018, les impôts payés par seulement 40 établissements privés s’élevaient à «71 millions de francs», a révélé la coordination pendant la conférence. À propos de la continuité des cours, les écoles privées n’envisagent pas d’assurer un suivi. «Mettre un enseignant à la télé ne suffit pas. Ne nous leurrons pas», a lâché le président de la coordination. Malgré les engagements non honorés, les établissements du privé restent optimistes. «Le gouvernement tiendra sa promesse et nous sommes confiants», ont-ils conclu.n