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Fermeture d’écoles privées : Des familles dans l’incertitude

Fermeture d’écoles privées : Des familles dans l’incertitude

Éducation | -   Hamidou Ali

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Une centaine d’écoles privées restent interdites d’exercer. Les responsables concernés dénoncent «une décision injuste», tandis que le ministère invoque «des normes non respectées». Parents et enfants en situation délicate.

 

L’interdiction imposée à une centaine d’écoles d’enseignement privé par le ministère de l’Education nationale pour l’année scolaire 2024-2025 est jugée «injuste» et «partiale» par les responsables des écoles concernées. Ils s’inquiètent pour l’avenir des nombreux enfants touchés par cette décision et pour leurs familles. Un regroupement d’établissements a saisi le tribunal de première instance de Moroni, qui leur a donné raison en ordonnant l’annulation de la mesure ministérielle.
Cependant, le ministère a fait appel et, bien que la cour d’appel se soit semble-t-il déclarée incompétente, il a maintenu sa décision. Les parents et les administrateurs dénoncent une menace pour la vie scolaire des enfants, notamment en raison du timing de la décision, «prise à la veille de la rentrée».

Certains y voient même une forme d’ «acharnement». De son côté, le ministère justifie sa position en mettant en avant des normes strictes non respectées par ces établissements. «Ces écoles sont dans un état plus dégradé que la majorité des établissements publics. L’éducation, même déléguée au privé, doit répondre aux exigences légales et réglementaires», explique le ministère dans son mémoire déposé à la Cour d’appel. Celui-ci affirme avoir pris des dispositions pour intégrer les enfants concernés dans des écoles publiques ou privées conformes. Le secrétaire général adjoint du ministère, Saïd Youssouf Ali, précise : «Nous ne pouvons tolérer des manquements aux normes administratives et pédagogiques.

Le respect des normes minimales

Certains règlements [intérieurs de certaines écoles] datent de 2015 et nécessitent une mise à jour. Les critères incluent aussi la sécurité, l’hygiène, l’effectif des élèves, la qualité des enseignants et les résultats aux examens nationaux.» L’avocat des écoles privées fermées, Djamal Eddine Bacar, s’est abstenu de tout commentaire, en «attendant la publication officielle de la décision de la cour d’appel». Un administrateur d’école, Chamssoudine Saïd, dénonce des disparités. «Certains établissements autorisés à rouvrir n’ont effectué aucune réhabilitation ni amélioration de leurs statuts administratifs. Cela dépasse l’acharnement : c’est un manque de considération pour nos enfants et pour le système éducatif», fulmine-t-il.

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