L’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (Ifadem) est un projet financé par l’Union européenne, via le Secrétariat des pays Acp (Afrique Caraïbe et Pacifique). Quatre pays africains sont bénéficiaires : le Burkina Faso, les Comores, le Mali et le Tchad. Son objectif est d’améliorer la qualité de l’enseignement par le renforcement des compétences professionnelles des enseignants du primaire, en priorité dans les zones rurales. En 2016, le ministère comorien de l’Education a signé un accord-cadre avec l’organisation de la francophonie et l’agence universitaire de la francophonie. Une première série de formations a été organisée en février. Il y aura également un projet de conception et de production de livrets. Un autre volet, qui concerne l’harmonisation des formations, est en cours.
Le travail était confié à un groupe de consultants. Les experts s’étaient penchés sur la présentation, d’une manière complète et claire, à l’organisation des structures (instances) impliquées dans la formation continue des enseignants, l’analyse des forces, les faiblesses et les opportunités du dispositif de formation continue des enseignants tel qu’il existe actuellement. Du lundi au mercredi 31 octobre, ils ont procédé à la restitution de leurs travaux à travers un atelier de trois jours qui s’est tenu au siège de l’Inspection générale de l’Education nationale (Igen).
Une stratégie nationale
Il en est ressorti que les enseignants font face à un déficit criant de formation. Depuis la fermeture de l’Ecole nationale d’enseignement supérieur (Enes), il y a 24 ans. Ceux qui aspirent à se lancer dans une carrière d’enseignant n’obtiennent pas de formation de base théorique avant de se lancer dans la belle aventure. Seul l’enseignement primaire est structuré avec l’existence de l’Ifere qui en dispense aux enseignants qui veulent s’occuper des mômes. «Pour le collège et le lycée, chaque étudiant, une fois son diplôme en poche, commence à enseigner sans forcément pouvoir bénéficier de formation pédagogique», a souligné, le doyen de l’Igen, Said Houssen. «Les derniers anciens de l’Enes sont en passe de prendre la retraite. Au collège, il suffit d’obtenir sa licence d’anglais et on débarque. Même chose pour les autres matières. Idem pour le lycée. D’où le but de cet atelier. Nous voulons améliorer l’apprentissage des enfants. Peu d’enseignants ont eu des formations de base notamment dans la pédagogie», a-t-il poursuivi.
Parmi les résultats attendus au terme de ces trois jours de travail : l’harmonisation des textes relatifs aux formations. «Tous les acteurs du secteur de l’Education y prennent part. Le ministère de l’Education, le commissariat, le syndicat des enseignants, l’Ong Maecha, l’Igen, le Sufop, les partenaires, sans oublier les écoles privées, le ministère des Finances et celui de la Fonction publique. Ces deux institutions doivent valoriser les carrières des enseignants qui auront bénéficié d’une formation», estime le doyen des inspecteurs. Les participants sont tenus d’élaborer une stratégie nationale sur les formations continues. Un plan de formation aussi y ressortira. Selon Saïd Houssen, c’est un moyen de mieux s’assurer d’un suivi permanent des formations organisées ici et là, par les partenaires. «L’Unicef et/ou la mission de la coopération, lorsqu’ils voudront faire profiter une série de formation à nos enseignants, ils consulteront le programme», a-t-on souhaité.