Revoir les formations à l’Université des Comores, particulièrement à l’Institut universitaire de technologie (Iut), pour «améliorer l’employabilité des étudiants» dans les entreprises. Tel est le thème du forum organisé avant-hier, samedi 6 mai, à Moroni.
Les deux principales thématiques à l’étude portaient sur le renouvellement de la maquette et le partenariat avec le monde professionnel. L’objectif de ce forum était «d’identifier les compétences à développer dans l’enseignement académique pour mieux aider les entreprises à bénéficier d’une main d’oeuvre qualifiée, surtout dans un monde dominé par le numérique, la mondialisation, etc.». Un moyen efficient pour lutter contre le chômage des jeunes diplômés qui ne cesse de gagner du terrain.
Dans son mot de bienvenue, le directeur de l’Iut, Amed Bacar, a souligné l’importance du forum ainsi que la nécessité de changer la maquette des formations de l’Iut, après douze ans de travail.
Cet aggiornamento doit, selon lui, se faire à travers une concertation avec les établissements de formation professionnelle. Il permettra également au pays d’avoir des professionnels qualifiés. Un atout majeur pour les entreprises locales qui ont besoin d’une excellente main d’oeuvre pour pouvoir rivaliser avec celles du monde.
Redéfinir les besoins des opérateurs économiques
Une étude menée ces trois dernières années révèle plusieurs anomalies qui handicapent l’intégration des nouveaux diplômés de l’Udc dans le monde du travail, notamment l’inadéquation entre l’offre de formation et les besoins des marchés de travail, l’absence d’orientation et de conseil, d’accompagnement vers l’insertion ou encore l’insuffisance de coordination avec les acteurs économiques et la société civile.
D’où l’importance de redéfinir les besoins relatifs à la formation, donc impliquer davantage les acteurs économiques. Cela aiderait à éviter l’enseignement du même programme entre les îles. Un phénomène qui pose problème à l’Iut. Il faut ainsi instaurer un cadre concerté entre les établissements professionnels, les opérateurs économiques et l’université en général.
La plupart des entreprises représentées ont déploré deux difficultés majeures : l’incompatibilité des formations dispensées aux étudiants face à leurs besoins et l’incompétence de certains d’entre eux. Notons qu’actuellement, seules quelques entreprises acceptent d’offrir aux étudiants des opportunités de faire des stages.
En plus de la Meck-Moroni qui se dit prête à accueillir des étudiants pour effectuer des stages, d’autres sociétés comme Comores Télécom et Egt se montrent, cependant, de plus en plus disposés à les accepter. Mais, l’absence d’une coopération scellée dans les règles de l’art n’arrange pas les choses.
D’aucuns ont fait part de la nécessité de mettre en place un suivi dès le lycée. Car, il n’est un secret pour personne que plusieurs bacheliers font leur choix sans la moindre vision.
Restructurer le cadre de concertation
Donc, la sensibilisation reste le meilleur moyen de conscientiser les élèves tout comme les étudiants. Un constat a été fait : les écoles professionnelles du pays se retrouvent seules à cause de l’absence d’accompagnement financier pour recruter les formateurs.
Le directeur adjoint du projet Paftp (Projet d’appui à la formation professionnelle et technique), Boinaidi Abdou Elghaniyou, estime que l’insertion de la filière de l’entreprenariat dans la maquette de l’Iut ou encore l’invitation de professionnels du monde du travail à l’université faciliteraient la résolution de l’équation.