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Grille indiciaire I L’intersyndicale annonce un arrêt de cours de 72h à partir du 3 mars

Grille indiciaire I L’intersyndicale annonce un arrêt de cours de 72h à partir du 3 mars

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Les enseignants du secteur primaire et secondaire réclament la réintégration de la nouvelle grille indiciaire, suspendue selon eux verbalement sous la présidence de l’ex président, Ahmed Abdallah Sambi, trois mois après son entrée en vigueur.

 

Le secteur public de l’éducation pourrait renouer avec ses vieux démons. Après une année 2021 calme, les enseignants du primaire et du secondaire reprennent leurs revendications. Le corps annonce passer à l’action à partir du mois prochain. D’après l‘intersyndicale des agents de l’éducation, les établissements scolaires publics observeront dès le 3 mars prochain un arrêt de cours de 72h.


Dans une conférence de presse tenue hier, mercredi, au Lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni, les syndicalistes ont expliqué que ce mouvement était une forme de protestation dont le but est d’obtenir l’application de la nouvelle grille indiciaire en date de 2010. Selon le secrétaire général de l’intersyndicale, Moussa Mfoungoulié, cette grille avait été intégrée sous la présidence d’Abdallah Mohamed Sambi, avant de disparaître quelques mois plus tard.

“C’était le fruit d’une longue bataille de plusieurs années. Puisque la grille qui était en vigueur remontait aux années 1962 et ne correspondait pas à la réalité de la vie actuelle, il a fallu attendre le mois de février 2010 pour obtenir gain de cause. Une loi sera votée, puis décrétée huit mois plus tard. Les enseignants ont même pu être payés sur la base de cette grille indiciaire pendant 3 mois seulement mois. Mais, à la surprise générale, le président Sambi, la suspendra verbalement”, a relaté Moussa Mfoungoulié.

Grève illimitée…

Plus étonnant, plusieurs corps continueraient à bénéficier de cette grille “sauf les enseignants du primaire et du secondaire, exclus sans aucune explication”, s’est plaint le patron de l’intersyndicale. Il a cité, entre autres, les enseignants de l’Université des Comores, les agents de la santé, la police et le ministère de la Santé. “ Même les encadreurs pédagogiques sont payés sur la base de cette grille intégrée après des années de revendications”, a ajouté le conférencier qui dénonce les deux poids deux mesures de la fonction publique sur ce sujet.


Et si les enseignants appellent à un arrêt temporaire des cours, c’est parce que les autorités ont fait la sourde oreille jusqu’à présent d’après eux. “Nous avons rencontré le ministre de la Fop et son collègue de l’Éducation, notre ministre de tutelle pour tout dire. Tous les deux ont demandé à ce qu’ont les saisisse à travers des courriers. Chose que nous avons faite depuis décembre 2021. Le président de la République, on lui a adressé une lettre depuis janvier 2022. Mais personne n’a daigné de donner suite…”, déplore le bureau de l’intersyndicale, réuni au lycée de Moroni.


A en croire les conférenciers, une fois l’arrêt des cours terminé, les enseignants entameront une grève illimitée sauf si une solution est obtenue. En général, l’entrée en vigueur d’une nouvelle grille indiciaire a une incidence financière sur le budget de l’Etat caractérisée par une hausse des salaires. “Tous les jours on voit les prix s’envoler, nous avons besoin de ces nouveaux statuts pour pouvoir supporter cette vie chère”, a souligné, Mfoungoulié. La balle est donc dans le camp du gouvernement.

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