L’opération a été rondement menée par le commissaire en charge de l’Enseignement qui a mobilisé conseillers et inspecteurs pédagogiques afin de «ramener les grévistes à la raison.»
Ces derniers ont d’abord réussi à convaincre les chefs d’établissement qui, à leur tour, ont appelé, vendredi 19 mai, les enseignants à «sauver l’année scolaire», déjà gravement compromise.
Selon une institutrice de l’école primaire de Mdjimbia, l’affaire a été réglée «à la mohélienne». Et d’ajouter : «Pas question de perdre son salaire à la veille du mois de ramadan, encore moins son emploi comme sous Mohamed Ali Saïd alors que nos collègues de Ngazidja et Ndzuani ne nous avaient pas soutenus à l’époque devant les injustes sanctions que nous avions subies.»
Pour un professeur du lycée de Fomboni, la grève a été diversement suivie et il impute la faute au bureau de l’intersyndicale. Il faut dire que le mouvement syndical a, en effet, reçu un sacré coup sous le régime de Mohamed Ali Saïd, alors gouverneur de l’île, et a, depuis, encore du mal à s’en remettre.
Reste à savoir si cette reprise de cours va permettre de sauver vraiment l’année scolaire, comme se demande ce parent d’élève, qui doute de la bonne foi des enseignants.
A en croire un ancien syndicaliste, il s’agirait d’un «coup pour rien ; tant que la reprise n’est pas générale et ne découle pas d’un accord entre pouvoirs publics et enseignants, c’est du pipeau !»