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Grève des enseignants à l’Udc/Bacar Mvoulana I «Le ministère reste ouvert au dialogue avec le Sneuc et poursuit les négociations pour parvenir à un accord»

Grève des enseignants à l’Udc/Bacar Mvoulana I «Le ministère reste ouvert au dialogue avec le Sneuc et poursuit les négociations pour parvenir à un accord»

Éducation | -   Dahalani Mohamed

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A quelques jours de la rentrée scolaire et universitaire, le ministre de l’Education nationale revient sur les difficultés posées notamment à l’Université. De l’interdiction de certains établissements scolaires aux transferts des élèves, en passant par la qualité de l’enseignement, les courtes vacances, l’interdiction de renvoyer un élève pour non-paiement d’écolage et la grève des enseignants de l’Universités des Comores, Bacar Mvoulana livre ses impressions. Interview.

 

Les procédures d’inscription et de transfert d’un élève d’un établissement à un autre cette année ne semblent pas claires pour de nombreux parents. Pouvez-vous nous les détailler ?

Les procédures d’inscription et de transfert demeurent inchangées par rapport aux années précédentes. Elles visent à garantir la véracité des documents présentés tout en respectant les droits des établissements de départ et d’accueil. Dans l’établissement de départ, il est demandé de délivrer un certificat de radiation et de donner un avis favorable ou défavorable sur le transfert. L’établissement d’accueil doit confirmer la disponibilité de la place. Après examen complet du dossier, l’Inspection générale se prononce. Le transfert peut être accepté, assorti de réserves, ou refusé de manière catégorique. Le ministère insiste sur le strict respect de cette procédure et rappelle qu’aucun manquement ne sera toléré. L’objectif est de garantir la transparence et l’équité pour toutes les parties concernées.

Peut-on savoir dès maintenant les établissements privés et publics qui ne seront pas autorisés à ouvrir cette année et les motifs de leur interdiction ?

Le ministère de l’Éducation, en partenariat avec les gouvernorats, les syndicats des enseignants et les mairies, a lancé une mission de reconnaissance et d’identification des écoles sur toutes les îles. Cette mission vise à dresser un état précis de chaque établissement et à formuler des recommandations. Nous attendons actuellement les conclusions de cette mission, qui permettront de déterminer quels établissements répondent aux critères requis pour ouvrir cette année scolaire et quels établissements pourraient être interdits, le cas échéant.

Certains établissements publics sont en effet quasiment vides, mais d’aucuns pensent que cette situation est due, en grande partie, à la baisse de la qualité de l’enseignement dans le public en général. Est-ce votre avis ? Comment peut-on rapidement renverser cette fâcheuse tendance ?

Le ministère reconnaît que certains établissements publics connaissent une faible fréquentation. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation, notamment le choix des parents d’inscrire leurs enfants dans des établissements privés ou souvent pour des contraintes logistiques. Je ne partage pas l’idée d’une baisse de la qualité de l’enseignement public, puisque les mêmes enseignants y exercent. Cependant, les résultats des examens montrent que malgré que 80% des élèves de Ngazidja fréquentent le privé, seulement 20% réussissent au premier groupe au baccalauréat, et l’île de Ngazidja se classe dernière sur l’ensemble des résultats. Toutefois, le ministère continue d’améliorer la qualité de l’enseignement public par la formation continue des enseignants, l’équipement des établissements et le suivi pédagogique renforcé. Des campagnes de sensibilisation sont également prévues pour valoriser l’enseignement public et rassurer les parents sur la qualité des apprentissages.

Vous avez signé une note interdisant la suspension d’un élève en cas de non-paiement de l’écolage, au motif que l’élève ne rattrape pas ensuite les cours ratés pendant sa suspension. Est-ce que cela n’encourage pas les mauvais payeurs ? Ne faudrait-il pas parallèlement que le ministère pense à comment aider l’établissement à recouvrer ses arriérés ?

Cette mesure vise avant tout à protéger les élèves et leur droit à l’éducation, en évitant qu’ils prennent du retard dans leurs processus d’apprentissage respectifs. Cependant, le ministère est conscient des difficultés rencontrées par les établissements pour le recouvrement des arriérés. C’est pourquoi, il encourage la mise en place de mécanismes de suivi et de médiation entre les établissements et les familles afin de concilier la protection des élèves et la viabilité financière des établissements.

Le calendrier scolaire de cette année prévoit de nombreuses courtes vacances d’une dizaine de jours quasiment tous les 45 jours. A quoi rime cette réforme ?

La réforme du calendrier scolaire a été conçue pour améliorer le rythme d’apprentissage des élèves et éviter l’épuisement des enseignants et des élèves. Les courtes vacances régulières permettent de mieux répartir les périodes de travail et de repos, favorisant ainsi la concentration et la réussite scolaire. Elles facilitent également l’organisation interne des établissements et la planification pédagogique.

Alors que la rentrée universitaire pour l’année 2025-2026 est fixée au 29 septembre, le Sneuc a tenu une conférence de presse le mardi dernier pour maintenir sa grève. Etait-il judicieux une date de rentrée sans d’abord mettre fin à la grève ?

Le ministère a fixé la date de la rentrée universitaire afin de permettre aux établissements et aux étudiants de planifier leurs activités académiques. Il reste cependant ouvert au dialogue avec le Sneuc et poursuit les négociations pour parvenir à un accord qui permettrait le bon déroulement de l’année universitaire. La date fixée ne constitue pas un obstacle à la recherche d’un compromis.

Sur quoi butent réellement les négociations entre le ministère et le syndicat des enseignants de l’université ?

Les négociations portent principalement sur des questions liées aux conditions de travail, aux rémunérations et à l’amélioration du cadre pédagogique. Le ministère souhaite trouver des solutions équilibrées qui tiennent compte à la fois des attentes des enseignants et des contraintes budgétaires de l’État. Les discussions sont en cours et des propositions concrètes sont à l’étude pour parvenir à un accord satisfaisant toutes les parties.


Vous avez, en mars dernier, signé une note interdisant à l’établissement d’enseignement privé Sogap Education de poursuivre sa formation en soins infirmiers. Pourquoi cette décision tombe maintenant alors que cet établissement dispense cette formation depuis longtemps ? Et avez-vous pensé à l’avenir des nombreuses promotions sorties de cette école ?

La décision de suspendre la formation en soins infirmiers à Sogap Education résulte d’une évaluation récente qui a révélé que certaines exigences réglementaires n’étaient plus respectées. Plutôt que de se rapprocher du ministère de l’Éducation pour trouver des solutions, le dirigeant de l’établissement a choisi la voie des réseaux sociaux pour organiser des réunions et fournir des explications. Le ministère a reçu les parents à leur demande, mais aucune solution n’est envisageable sans la collaboration de l’établissement. Des mesures sont prévues pour améliorer la continuité pédagogique et la conformité des établissements privés à l’avenir, afin de protéger les élèves et garantir la qualité des formations.

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