On a appris aussi que «le conseil des ministres a validé le rapport et promis de tout mettre en œuvre pour que nos recommandations soient exécutées», comme l’affirmait Moussa Mfoungoulié, secrétaire général de l’Intersyndicale. Mais, samedi dernier, lors d’un point de presse au lycée Saïd Mohamed Cheikh (Lsmc) de Moroni, le même Mfoungoulié a déclaré que «nous avons fait toutes les concessions possibles, pris le temps nécessaire et respecté le protocole d’accord.
Cependant, de l’autre côté, le gouvernement ne fait rien de concret, mais se contente de dire qu’il a validé le rapport sans pour autant donner les directives qu’il faut au directeur de la Fop. Il est donc temps d’agir». Jusqu’ici, l’Intersyndicale accusait Soilihi Mohamed Djounaid d’avoir boqué le processus, mais ce dernier a nié en bloc et dit attendre les instructions du gouvernement.
De son côté, le ministre de l’intérieur et porte-parole du gouvernement demande plus de temps à l’Intersyndicale tout en indexant les autorités de Ngazidja qui procéderaient «à des recrutements fantaisistes qui, au final, posent des problèmes aux autorités de l’Union».
Autant dire que dans cette affaire, chacun accuse l’autre d’être responsable d’une situation qui va paralyser tout un secteur, voire le pays. Surtout que le mouvement syndical, lui, estime avoir suffisamment attendu depuis le mois de novembre. Aujourd’hui, «on est arrivé au point de non retour, le gouvernement nous prend peut-être pour des lâches et il est donc temps que nous prenions nos responsabilités», estime Moussa Mfoungoulié.
Zéro concession
La grève commencerait, donc, ce lundi 24 avril pour une durée indéterminée. A moins de quatre mois des examens, ce nouveau débrayage risque d’entacher une année scolaire qui n’aura pas été de tout repos. La reprise du travail des enseignants et autres personnels du secteur éducatif de l’Union comme des îles est conditionnée à «la délivrance des fiches signalétiques incluant les nouvelles données, soit celles demandées dans le rapport de la commission».
Reste maintenant à savoir si le paiement du mois de mars inclura ou non ces données et les avancements réclamés par l’Intersyndicale. Le cas échéant, cette dernière promet de mettre d’autres actions à exécution.
A lui seul, le personnel de l’éducation, enseignants et administrateurs, représente plus de la moitié de la masse salariale des agents de l’Etat. Actuellement, les agents de l’éducation (Union et les trois îles) perçoivent, en effet, 1 490 881 130 fc. Et cette somme pourrait être revue à la hausse si le gouvernement venait à valider les doléances de l’Intersyndicale.
D’ici là, le rapport de la commission multipartite (éducation, finances, intersyndicale et Fop) fait état de 5 967 agents. Sur ce nombre, 5227 devraient voir leurs salaires subir de notables changements. Cependant, pour 197 autres agents, leurs revenus ne bougeront pas d’un iota. Effectivement, 68 personnes sont déjà plafonnées, 79 ont bénéficié d’avancements jusqu’en 2016 pendant que 46 ont été recrutés la même année. Quatre autres ont été détachés à l’Université des Comores.
Le total de ces agents est de 197 et ce sont ces derniers qui ne bénéficieront d’aucun avancement ni intégrations. Dans le même temps, il y a eu 6 abandons de postes, 3 décès, 524 dossiers non vus, 2 personnes «inconnues», une sans matricule, 3 agents avec des salaires forfaitaires, 7 évoluant dans un corps qui n’est pas le leur, 4 autres ayant déjà eu des avancements anticipés, 3 ayant eux des avancements indus compte tenu de leurs dates de recrutement, 3 percevant un double salaire (Udc-île par exemple), 5 personnes ayant abandonné leurs postes, mais perçoivent leurs salaires, 4 retraités payés comme des agents actifs, 3 autres décédés mais toujours payés et 5 recrutés dans d’autres ministères mais payés par le ministère de l’Education.
A cela s’ajoutent deux personnes recrutées comme auxiliaires alors que la loi d’orientation de 1994 sur l’éducation interdit le recrutement de ce profil d’agents.