Samedi dernier le Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores annonçait une grève illimitée à compter d’hier, lundi (lire notre édition d’hier, Ndlr), estimant que le gouvernement n’aurait pas respecté certains termes du protocole d’accord du 2 décembre dernier. Hier, le ministre de l’Education nationale, Moindjié Mohamed Moussa, dans un courrier adressé au mouvement syndical, lui a fait savoir qu’il «refuse» le mot d’ordre de grève et invite par conséquent les enseignants à reprendre le chemin des classes. Pour le ministre de l’Education, le Sneuc «a annulé de manière unilatérale le protocole du 2 décembre» et surtout entamé une grève «sans préavis» pour un «motif qui ne figure pas parmi les quatre points dudit protocole». Il parle ainsi d’une grève «abusive».
Moindjié Mohamed Moussa rappellera dans sa lettre que le gouvernement «n’a pas failli à ses engagements vis-à-vis du protocole et que le point restant à débloquer relève aussi de votre responsabilité et concerne la pérennisation du fonctionnement de l’université étant entendu que l’autre point, relatif à la désignation des chefs de composantes ne pourrait intervenir en fin de semestre pour ne pas perturber le bon déroulement de la scolarité de nos étudiants».
A titre d’information, le Sneuc est entré en grève parce que «tous les agents de l’Etat ont été payés sauf ceux de l’Université des Comores». Le ministre de l’Education de son côté affirme que les paiements se font par fichier or «l’Université des Comores est autonome et bénéficie d’une subvention. Les agents de l’Udc ne peuvent pas être payés le même jour que les fonctionnaires et ça c’est parce qu’ils ne sont pas dans le fichier des fonctionnaires. Les militaires par exemple sont les premiers à recevoir leurs salaires ce n’est pas pour autant que les autres ne vont pas être payés. C’est un processus administratif et que nous devons respecter».
Dans tous les cas, le ministre assure que les examens commenceront aujourd’hui matin. «Nous avons reçu des doléances pour que les épreuves commencent demain mardi (aujourd’hui, Ndlr) parce que la majorité des étudiants ne s’est pas présentée en classe à cause de l’annonce du Sneuc. Les épreuves qui devaient avoir lieu aujourd’hui lundi (hier, Ndlr) auront lieu un autre jour», déclare Moindjié Mohamed Moussa.
Les examens débuteront ce matin
Une information confirmée par l’administration centrale de l’Udc. A noter que seules les facultés Imam Chafioun et des sciences et techniques devaient commencer les examens hier. Du côté des étudiants, c’est l’incompréhension et surtout la colère qui prédominent. En fait, ils estiment que les enseignants ne sont pas «très rigoureux dans les négociations et se font avoir et puis font payer le prix aux étudiants». Craignant les représailles de leurs enseignants tous nos interlocuteurs (étudiants) ont soit refusé de parler soit exiger l’anonymat. «Ce n’est pas sérieux de, tout le temps, faire grève. A un moment, soit on fait cours soit on grève et non alterner les deux». D’autres étudiants se demandent ce qui va advenir de ceux qui ne font pas les examens mais des cours puisque les enseignants «semblent ne pas vouloir venir en classe». Enfin «autant on peut comprendre que l’Intersyndicale des agents de l’éducation s’adresse directement au ministère parce qu’il n’y a pas d’intermédiaire entre les deux autant on ne comprend pas pourquoi le Sneuc s’adresse directement à nous sans passer par l’administration de l’Udc».n