L’administration centrale de l’Université des Comores (Udc) a publié un communiqué concernant la grève illimitée qui paralyse l’institution depuis plus de deux mois. C’est le premier texte officiel de l’Udc sur ce mouvement, qui repose sur cinq revendications, dont certaines ont déjà trouvé un début de réponse au ministère de l’Éducation nationale. Parmi elles figurent la nomination des responsables des composantes et celle du secrétaire général de l’Université.
Le communiqué reconnaît les retards dans la publication des résultats et les inquiétudes qu’ils suscitent. «Des mesures sont mises en œuvre pour apporter une solution rapide et durable», y lit-on. L’administration précise que « sept composantes sur neuf ont procédé aux délibérations ». «Seules la Faculté des sciences et techniques (Fst) et l’Institut universitaire de technologie (Iut) n’ont pas encore pu le faire en raison du mouvement de grève. Malgré ces contraintes, l’Université s’engage pleinement à débloquer la situation afin de garantir le respect des droits académiques», ajoute le communiqué.
Le Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) a aussitôt réagi. Lors d’une réunion tenue hier mardi 19 août à l’École de santé, son secrétaire général, Youssouf Boinaheri, a contesté cette version officielle. «Je ne comprends pas pourquoi l’administration centrale de l’Udc diffuse de fausses informations. Veut-elle tromper le ministère de l’Éducation nationale, le gouvernement ou les parents des étudiants ? » s’est-il interrogé.
Il a également dénoncé le manque de dialogue. «En plus de deux mois de grève, le ministre de tutelle n’a daigné nous rencontrer qu’une seule fois. Cette réunion n’a débouché sur aucune promesse concrète. Malheureusement, le ministre persiste à fermer la porte aux discussions», a-t-il déploré. Le Sneuc affirme par ailleurs n’avoir pas été associé aux récentes discussions entre le ministère et les étudiants qui tentaient, lundi dernier, de faire entendre leurs revendications. Toutefois, le syndicat se dit « ouvert au dialogue ».
Sur le terrain, la situation reste confuse. À l’École de santé, les résultats ne sont pas affichés, contrairement à ceux de la première session de la Faculté des lettres, visibles sur le campus de Mvuni. Mais aucune date n’est encore prévue pour les seconds examens. Un administrateur, qui a requis l’anonymat, a indiqué que certains enseignants n’ont toujours pas récupéré les copies du deuxième semestre. Selon lui, la réglementation permet d’organiser les sessions de rattrapage en septembre, mais l’Université préfère les programmer avant les congés pour des raisons administratives.
En attendant, les résultats de plusieurs composantes (Fst, Droit, Médecine et santé publique (Msp), Iut et Ifere) restent en suspens. L’année universitaire 2024-2025, qui devait se terminer mi-juillet, demeure donc inachevée, au risque de compromettre sérieusement la rentrée prévue le 1er septembre.