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Grève à l’Université des Comores I Les employés haussent le ton

Grève à l’Université des Comores I Les employés haussent le ton

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Selon les deux syndicats, même si les arriérés sont épongés, ils ne reprendront pas les travaux des examens tant que les autorités n’auront pas offert toutes les garanties d’une régularisation permanente des salaires.

 

Depuis hier jeudi, les bureaux de l’Université des Comores sont fermés, excepté ceux des membres du cabinet du président de l’institution. Et selon les enseignants et le personnel administratif, cette crise pourrait s’enliser si leurs doléances ne sont pas satisfaites.


Dans une conférence de presse tenue dans la journée à l’Ecole de médecine et de santé publique (Emsp), les deux syndicats ont réaffirmé leur position. A entendre les conférenciers, aucune reprise des activités universitaires n’est envisageable tant que les salaires impayés ne seront pas réglés. «Le paiement de mai et de juin ne suffira pas. Loin de là. Nous demandons surtout une garantie pour les mois à venir, du moins jusqu’en septembre. Sans cela nous ne lèverons pas notre mot d’ordre», a annoncé le secrétaire général du syndicat du personnel Iatos (tous les employés qui n’ont pas le statut d’enseignants chercheurs).
Pour sa part, le numéro un du syndicat des enseignants (Sneuc), Abdou Said Mouignidaho, a présenté au nom de ses collègues, ses excuses auprès des parents et étudiants.

Attitude des autorités

En effet nombreux sont les étudiants qui ne savent toujours pas s’ils ont validé l’année ou pas.
L’entrée en vigueur d’une grève illimitée plonge ceux-ci dans l’incertitude dans la mesure où la plupart des facultés n’ont pas eu le temps de procéder à la délibération des examens de la première session bien qu’ils soient presque finis. «Nous sommes conscients que certains prévoyaient de rentrer dans les îles retrouver les familles, mais nous n’avons pas d’autre choix que de suspendre les travaux», explique le patron du Sneuc.

 

Ce dernier a dénoncé l’attitude des autorités. Selon lui, ni l’administrateur provisoire de l’Université, Ibouroi Ali Tabibou, ni le ministère des Finances encore moins le secrétaire général du gouvernement n’aurait cherché à contacter les grévistes malgré le préavis qui leur a été adressé depuis le 21 juin. «Pourtant, au mois de mars, quand nous avons appris qu’il n’était plus possible de régler nos salaires du moins jusqu’en novembre, le ministre des Finances avait pris l’engagement de prendre le relai.

 

Une note aurait même été présentée en conseil des ministres jusqu’à recevoir l’aval du gouvernement. Nous nous demandons pourquoi tout semble au point mort», s’est interrogé Abdou Said Mouignidaho.
Ce jeudi, devant la presse, le non renouvellement des organes de décision de l’Udc, à l’instar du conseil d’administration a été évoqué. Et pas seulement. Les grévistes ont estimé qu’il est également temps de voter le recteur comme la loi sur l’enseignement supérieur le prévoit.


Depuis la démission, il y a six ans de Saïd Bourhane, dernier président élu démocratiquement à la tête de l’Université, l’institution n’a jamais retrouvé une stabilité institutionnelle. Même les mandats des doyens et autres chefs de composantes ont expiré depuis plus de deux ans

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