Réunis en assemblée générale extraordinaire le vendredi 1er août à l’école de médecine et de santé publique de Moroni, les membres du Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) ont échangé avec les chefs des différentes composantes de l’établissement, récemment nommés par le ministre de l’Éducation nationale. Ces derniers, impliqués aussi bien dans les activités pédagogiques qu’administratives de l’Udc, ont pris part à la rencontre, certains à distance depuis les campus de Patsy et de Fomboni.
Le secrétaire général du Sneuc, Youssouf Boinaheri, a salué une discussion «fructueuse», soulignant l’importance d’une coordination des actions entre le syndicat et les responsables d’établissement. «Nous devons réfléchir à un plan B. En tant que collègues enseignants, nous partageons les mêmes préoccupations. Il s’agit de défendre à la fois notre statut et l’image de notre université, qui ne devrait pas faire exception dans la région», a-t-il déclaré.
Quatre mois sans salaire, un silence qui inquiète
Selon lui, les chefs de composantes ont reconnu le caractère commun des revendications, assurant de leur collaboration avec le bureau syndical. Le Sneuc exprime une profonde inquiétude face à l’absence de réaction des autorités compétentes. «Nous entrons dans un quatrième mois sans percevoir nos salaires. Ce silence prolongé nous laisse penser que nos revendications sont ignorées», a déploré Youssouf Boinaheri. Toutefois, il insiste : le mouvement dépasse la seule question salariale. Il s’agit aussi, selon lui, de rappeler au gouvernement ses engagements envers l’université. Une demande d’audience officielle a été adressée à l’exécutif il y a onze jours, sans réponse à ce jour.
Ce manque de retour est perçu comme un désintérêt manifeste pour l’éducation et le bon fonctionnement de l’Udc. Un chef de composante, ayant requis l’anonymat, estime, pour sa part, que les méthodes de revendication actuelles doivent évoluer. Il plaide pour un renforcement du mouvement et une ouverture vers d’autres soutiens institutionnels. «Je doute que le président de la République soit informé de la gravité de la situation. Sinon, la grève n’aurait plus lieu d’être. Il est temps de solliciter l’appui d’autres structures car cette crise met en péril la fin de l’année académique en cours ainsi que la prochaine rentrée», a-t-il affirmé.