Quand il a commencé à enseigner en 2001 dans le collège rural de Domoni Anjouan, M. Dahilina, professeur d’anglais, a été très sensible aux nombreux problèmes qui minaient le collège public de la ville de Domoni à Ndzuani. Finalement, la communauté domonienne, à la recherche d’un homme sérieux, finira par recommander sa nomination au poste de directeur de cet établissement, en 2008.
La capacité d’accueil de l’établissement
Son premier chantier a été l’amélioration de la sécurité du lieu. «Ce collège ressemblait à une véritable porcherie avec beaucoup de saletés. Les animaux en divagation y pénétraient pour faire leurs besoins et manger tout dans la cour. La clôture, qui était faite de feuilles de cocotiers, était facile à détruire pour les élèves indisciplinés et il fallait construire un mur en parpaing autour du collège pour sécuriser le site», raconte le chef d’établissement. «J’ai dû utiliser les recettes du collège, issus des droits annuels, pour financer la sécurité du collège en construisant un mur en parpaing», précise-t-il.
« Grâce à ce travail, le collège est toujours retenu chaque année par les autorités éducatives pour accueillir un sous-centre d’examens nationaux, entrée en sixième, Bepc et baccalauréat», ajoute-t-il. Mais le problème le plus urgent à résoudre a surtout été la capacité d’accueil de l’établissement. Une question qui devait être rapidement résolue.
« Quand j’ai pris la direction de cet établissement, il n’y avait que sept salles de classes et pour résoudre le problème du sureffectif, j’ai projeté d’en construire d’autres avec mon équipe. Et aujourd’hui, j’en ai effectivement construit sept autres, grâce aux cotisations des parents d’élèves», affirme celui qui comptabilise cette année quinze ans à la tête de ce collège.
Rien que cette année 2023, le collège a construit la toiture du bureau de la direction et celui du service de la scolarité, puisqu’il en faut pour gérer plus de 500 élèves. Pour la propreté de l’endroit, un projet intitulé «éco délégué» a été initié par Amina Mohamed, une des élèves de la classe de 4ème. «Mais il nous faut des pelles, des sceaux, des râteaux pour balayer», explique la jeune collégienne, qui lance un appel à l’aide à la diaspora pour avoir du matériel de nettoyage. Un autre appel a d’ailleurs été lancé par le directeur pour renouveler la salle informatique.
«C’est le collège de Domoni qui fut le premier établissement de l’île à se doter d’une salle informatique avec plusieurs ordinateurs et des profs, grâce à la diaspora domonienne de Marseille», rappelle Dahilina Ali.
Quant à l’élève initiatrice du projet «éco délégué», elle émet le vœu de voir le collège s’équiper aussi d’un centre de documentation et d’information moderne. «Nous sollicitons l’aide de la diaspora pour nous aider à réaliser les projets de notre collège. Nous avons aménagé un espace jardin, nous aurions voulu nous doter d’un plateau pour jouer au basket, au théâtre ainsi qu’une bibliothèque pour améliorer notre niveau de culture», dit-elle.
Par Issoufou Abdou Goli