L’Intersyndicale des agents de l’Education a tenu une conférence de presse samedi dernier au Foyer Awlad El-komor pour revenir sur les promesses du gouvernement. Entre la mise en place d’une nouvelle grille indiciaire, le protocole d’accord mettant en place une commission mixte pour étudier les dossiers de chaque enseignant afin d’assainir le fichier et ainsi lutter contre les agents fantômes, les négociations avançaient, mais aujourd’hui, malgré les engagements des autorités, le mouvement syndical dit craindre un rétropédalage. En novembre dernier, une commission mixte (Fop, Finances, Éducation, présidence, intersyndicale…) avait la charge de réaliser ce travail d’assainissement et si aujourd’hui le rapport est déjà prêt, ladite commission n’a toujours pas été reçue par les autorités pour livrer les éléments de son travail. Le gouvernement, de son côté, annonçait, avoir besoin, selon les conférenciers, de ce travail pour se prononcer sur l’impact financier d’une éventuelle revalorisation salariale.
Le salaire de janvier
Pour autant, un accord de principe avait été obtenu pour passer d’un indice de 1 600 à 1 800 pour tous les agents de l’État et pas seulement ceux du secteur de l’Education. Le montant nécessaire à cette augmentation a «même été inséré dans la loi de finances de 2023. Il s’agit de 2,5 milliards de francs». Le problème est que même si la loi a été adoptée par les parlementaires, le texte n’est pas encore promulgué. Et c’est ce qui pose problème au sein de l’Intersyndicale. «Nous espérons que le paiement de janvier se fera sur la base de cette augmentation et non de l’ancienne grille. Ce sont tous les Comoriens employés par l’État qui vont en bénéficier et c’est pour cela que nous appelons à plus de mobilisation», annonce Moussa Mfoungouliye, patron de l’Intersyndicale.
Les représentants syndicaux ont exprimé leur inquiétude quant au salaire de janvier qui pourrait être puisé sur les textes qui ont précédé la nouvelle loi des Finances. Si le traitement de salaire n’a pas changé d’ici au 17 janvier, un mouvement de contestation sera entamé, avec un arrêt de travail de 48 heures les mardi 17 et mercredi 18, suivi d’un préavis de grève illimité pour non-respect du protocole d’accord sur la valeur indiciaire. Un préavis qui sera en effet suivi d’une grève illimitée si le texte n’est pas promulgué et que le gouvernement ne tient pas sa promesse. À cette dernière s’ajoute une autre qui concerne cette foi les enseignants seulement : «les autorités nous ont dit que sur la base du rapport de la commission mixte, l’argent qui sera dégagé après la suppression des salaires des agents fantômes sera alloué à notre corps». Cependant, là aussi, il y a un hic : «la commission n’a toujours pas été reçue et cela n’augure rien de bon puisqu’aucune des promesses faites par l’État n’est respectée pour le moment».