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Iut-Capacités d’accueil limitées I Recours au système D face aux effectifs pléthoriques

Iut-Capacités d’accueil limitées I Recours au système D face aux effectifs pléthoriques

Éducation | -

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L’Institut universitaire de technologie (Iut) connait chaque année un boom d’effectifs malgré une faible capacité d’accueil. Le phénomène devient inquiétant cette année. Mais pour pallier à ce manque de places pour les étudiants dans cet établissement sis au sud de Moroni, un projet d’augmentation du nombre de salles est porté par la direction. Ce dernier regrette le fait que “l’Iut soit livré à lui-même et qu’il ne bénéficie d’aucun accompagnement”.

 

Les différents sites de l’Université des Comores font face à un afflux d’étudiants. L’Institut universitaire des technologies (Iut) en vit les conséquences. Ses étudiants vivent des moments difficiles depuis plusieurs années. Une fois franchi le seuil du portail de cet établissement universitaire, sis au sud de la capitale fédérale, vous êtes accueilli par des étudiants assis un peu partout dans la grande cour de l’école.Certains y attendant l’arrivée de leurs enseignants, comme d’autres qui attendent, impatients, qu’une salle de classe soit libérée pour s’y engouffrer et suivre leurs cours. Cette situation a poussé les étudiants de troisième année à composer un emploi du temps très particulier. Ils ne font cour que les après-midis en raison du manque de salles.


Dans un entretien accordé à Al-watwan, le directeur des lieux, rencontré sur place, a livré ses explications. Ahmed Bacar a fait savoir que les problèmes liés à la faible capacité d’accueil demeurent une préoccupation majeure. “Les effectifs sont toujours en surcroît et ce, bien que l’admission se fasse sur concours”, a-t-il déclaré avant d’indiquer qu’après avoir fait ce constat “on a jugé nécessaire de construire progressivement des salles afin de faciliter l’accès des étudiants. Quand on s’est renseigné sur l’élaboration et la gestion du budget, on nous a dit qu’une partie est consolidée et une autre est dédiée. La deuxième partie est très limitée à certaines activités comme l’achat des craies ou encore des feutres, le paiement des factures etc...”.

Qui finance la construction ?

Le directeur de l’Iut dit être étonné quand il a appris que l’Université des Comores ne prévoit pas de budget d’investissement. Mais que le budget de l’institution est spécialement dédié au fonctionnement. “J’ai compris par-là que je ne peux être directeur sans initiatives. Car en travaillant, je vis en permanence ces difficultés. Et donc, on a élaboré un plan stratégique de développement propre à l’Iut”, a-t-il fait savoir. “Après cela, nous devons rencontrer des partenaires et des amis qui ont compris le concept. On leur a expliqué la situation. Un ami commerçant nous a donné quinze tonnes de ciment, seize mètres cubes de graviers et seize mètres cubes de graviers concassés. Nous avons fait la fondation grâce à des amis maçons de certains enseignants. Nous avons, avec les étudiants, assuré le rôle des ouvriers”, disait-il.


Ahmed Bacar devait ajouter que le nouveau projet a également bénéficié de certaines subventions extérieures, notamment de la part de la Meck-Moroni qui a octroyé un don de 1 million de francs à la Direction de l’Iut. L’entreprise Egt a aussi offert, selon toujours le directeur de l’Iut, du gravier concassé. “On a déjà eu la consultation d’un projet de la Banque mondiale, notamment sur la saisie. Et on a acheté quatre mille briques pour avancer un peu le chantier. Depuis, nous avons consacré un certain pourcentage dans chacune de nos consultations”.

Le nouveau bâtiment en chantier

Le chantier avance bien qu’il soit lent. Actuellement, les deux chainages de la construction sont déjà coulés et les travaux sont actuellement au niveau du bétonnage. “La lenteur des travaux est causée par le fait que ni l’Etat ni l’université n’a investi dans la construction (le nouveau bâtiment en chantier, Ndlr)”, regrette Ahmed Bacar.
Il saisira l’occasion pour informer que ce sont des étudiants du département Génie-civil qui ont fait la conception du plan de ce projet. “On a désigné des étudiants de l’Iut pour concevoir le plan de construction de ces salles-là. On a procédé ainsi afin de mettre en pratique ce qu’ils ont acquis durant leur formation universitaire. Mais surtout de mettre en valeur ces produits de l’institut comorien des technologies”, a-t-il souligné.

 

Un des étudiants concepteurs du plan, le dénommé Fakri Mze Hamadi, s’est réjoui d’avoir été parmi ceux qui contribuent à l’amélioration des capacités d’accueil. Il se sent fier d’apporter une contribution à l’établissement où il a fait son parcours universitaire. “Ça m’a fait un grand plaisir d’aider à l’extension de l’établissement. Quand on m’a fait la proposition, j’ai tout de suite accepté. C’est un honneur pour moi d’avoir mis mes compétences au profit des autres étudiants”.


Le directeur n’oubliera pas de remercier la coopérative de l’Institut universitaire des technologies, pour son implication sans faille dans ce projet. Selon lui, ces étudiants sont le maillon fort de ce projet. À cet effet, le président de la coopérative, Idaroussi Djambaé Zaidane, indiquera qu’ “on sait que nous sommes les seuls bénéficiaires de ce projet. Si ces salles sont construites, cela nous facilitera les études. Dehors, il y a des étudiants de L3 qui doivent attendre qu’on libère une salle pour qu’ils puissent entrer. Chaque année, l’effectif s’accroit sensiblement et on se retrouve parfois entassés dans les salles. Donc, on s’est dit que dans ce projet, on réclame nos droits et on oublie nos devoirs. Aujourd’hui, si si on apporte notre prierre à ce projet, ce seront plusieurs générations qui y bénéficieront”.

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