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Le Lycée de Moroni transformé en marché par les élèves

Le Lycée de Moroni transformé en marché par les élèves

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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En s’approchant de plus près, un groupe d’élèves assurent l’accueil, pendant que les autres sont assis devant le bâtiment de l’inspection générale. Venus des lycées de Mitsamihuli et Mbeni, ils veulent faire entendre leur voix et n’attendent qu’une seule réponse : remplissage des bulletins.

 

Régimes de bananes, papaye, canettes et flacons de de déodorant, tels sont les principaux produits présents sur le marché ouvert depuis hier, mardi, 19 juin, sur le devant du portail du Lycée Saïd Mohamed Cheikh (Lsmc) de Moroni. Les bancs de l’établissement servent de table pour entreposer ces bananes. De loin, on se croirait, dans une foire agricole à défaut, une scène de théâtre. Pour montrer la stupeur que reflète cet acte, les élèves s’exposent à l’entrée du lycée de référence où sont passés presque les hauts responsables du pays.


En s’approchant de plus près, un groupe d’élèves assurent l’accueil, pendant que les autres sont assis devant le bâtiment de l’inspection générale. Venus des lycées de Mitsamihuli et Mbeni, ils veulent faire entendre leur voix et n’attendent qu’une seule réponse : remplissage des bulletins.

A la tête du mouvement, le Collectif des étudiants et élèves comoriens du secteur public (Ceecsp). Une association qui dès le début de la crise est aux avant-postes pour accompagner les élèves du secondaire afin de trouver une solution. Son président a expliqué le but de ce marché. «Nous avons utilisé tous les moyens pour obtenir gain de cause auprès des autorités. Malheureusement, il n’en est rien. Les perdants sont ces élèves qui ne connaissent toujours pas les résultats des deux trimestres. Nous y resterons jusqu’à ce qu’une solution se dégage», a-t-il fait savoir.

Situation intenable

Ibrahim M’madi Hassane, élève de la classe de 1ère A au Lycée de Mbeni, exprimera sa déception face à cette situation qui reste sans solution. «Ils ne veulent pas nous aider, alors nous avons opté pour ce choix. Tenir notre marché. Normalement, les examens du troisième trimestre étaient censés débuter lundi, mais nous avons décidé de les boycotter. Je pense que nous resterons ici jusqu’à samedi, donc l’arrivée des vacances. D’ailleurs, il est clair qu’avec deux trimestres, le passage est possible. Il suffit de les valider», nargue-t-il.

Le marché reste aux yeux de Farahane Mohamed, le seul moyen de dire non «au lieu de descendre dans les rues au risque de se faire tuer». Du moment où «nous avons usé de tous les moyens pour sortir de cette situation intenable», se résout-il. Cet élève de seconde A1, a annoncé la venue dès ce mercredi de plusieurs produits agricoles pour alimenter le marché.

La grève qui touche l’ensemble des établissements secondaires du secteur public s’est empirée depuis que les élèves du Lycée de Moroni ont chassé des classes leurs enseignants le 31 mai. Le gouvernement qui n’a pas versé la totalité du mois de mai, principale doléance de l’intersyndicale, aurait payé quelques enseignants du Lycée de Moroni et celui de Wani. Un geste qui n’a pas suffi pour débloquer la situation.


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