Le Chef de l’Etat, Azali Assoumani, a clôturé hier les assises nationales sur l’éducation au Palais du Peuple de Moroni, s’engageant fermement à assurer le suivi des recommandations issues de cette grande rencontre. Etaient présents à cette cérémonie de clôture, des membres du Gouvernement, des parlementaires, des représentants d’organisations internationales, du corps diplomatique et des partenaires au développement.
A propos des doutes des uns et des autres, quant à la mise en œuvre des recommandations, le président Azali Assoumani a rassuré l’assemblée en annonçant dans son discours qu’il présiderait un conseil des ministres spécial dédié à la mise en œuvre de ces propositions. Selon lui, ce conseil verra la mise en place d’un comité inclusif et l’élaboration d’une feuille de route pour définir les missions à long et court terme.»Mon gouvernement prendra en considération l’ensemble de vos propositions, en particulier celles qui touchent aux valeurs fondamentales de la citoyenneté, de la foi et autres,» a souligné le président.Il a également insisté sur l’importance de l’éducation de la petite enfance, de l’initiation aux principes de l’Islam et de l’enseignement de la langue dans le respect des traditions comoriennes. Un engagement fort a été pris pour renforcer les conditions des enseignants, car, selon lui, «il n’y a pas d’enseignement de qualité sans valorisation de l’enseignant.»
Initiative saluée et bénéficiant du soutien des gouverneurs
Au nom des gouverneurs, Chamina Ben Mohamed, Gouverneure de Mohéli a salué la volonté du président de faire de l’éducation le fer de lance de l’émergence des Comores à l’horizon 2030. Elle a réaffirmé l’engagement des gouverneurs à accompagner le suivi de ces assises pour moderniser le système éducatif local, en soulignant l’importance d’un accès aux outils de la nouvelle technologie dans cette modernisation.
Le ministre de l’Éducation nationale, Bacar Mvoulana, a pour sa part assuré la mise en place d’un calendrier précis détaillant les étapes des réformes et le suivi des recommandations. Il a félicité le chef de l’État pour ses ambitions axées sur les valeurs et le bien-être citoyen, qui se traduisent, selon lui, en progrès réels et mesurables.Deux des trente experts nationaux, ayant suivi le processus pendant plus de trois semaines, ont présenté une «photographie partielle» des propositions issues des consultations populaires recueillies dans l’ensemble des îles. Ils ont noté que chaque localité des îles dispose d’une école primaire publique, mais avec de nombreuses difficultés d’accès.
L’enseignement du Shikomor et l’annulation de l’entrée en sixième parmi les recommandations
Parmi les propositions clés pour améliorer la qualité de l’enseignement public et privé, ainsi que les conditions pédagogiques, figurent la modernisation et le renforcement des administrations des établissements scolaires, l’amélioration des statuts et des conditions de travail des enseignants, l’enseignement du Shikomor dans le primaire et le secondaire et le respect de la carte scolaire.La mise en place d’une évaluation continue des enseignants, l’intégration de cantines et d’infirmeries dans les zones défavorisées. La suppression de l’examen d’entrée en sixième a aussi été recommandée. Ainsi que le soutien financier aux écoles performantes, le renforcement de l’éducation civique et religieuse par l’augmentation des coefficients dans les examens nationaux.
La recommandation générale, selon l’universitaire Ali Abdoulhamid, est la création d’une commission nationale de suivi de ces recommandations.L’enseignant Chaabane Mohamed a quant à lui soulevé la question de la prééminence des écoles privées, qu’il considère comme faisant partie des causes de la défaillance du système éducatif, ainsi que la négligence des enfants en situation de handicap concernant leur éducation.Ces assises marquent une étape importante pour l’avenir de l’éducation aux Comores, avec un engagement clair des autorités à traduire les propositions en actions concrètes.
