Autrement dit, ils demandent à être titularisés et classés dans les grades qui correspondent à leurs qualifications, dans la hiérarchie des cadres de l’Administration publique. Ces fonctionnaires non encore tout à fait accomplis ont soudainement décidé de monter au créneau après avoir constaté que certains de leurs camarades, recrutés à la même période, ont été régularisés.
“Nous avons débarqué ici ce matin car nous avons appris que certains parmi nous ont reçu leurs décisions de recrutement.
Nous ne savons pas par quelle voie ils sont passés pour y arriver. Nous ne sommes donc pas ici pour discuter avec qui que ce soit, mais pour réclamer les nôtres, a déclaré aux journalistes l’un des enseignants mécontents.
A défaut d’avoir pu joindre le directeur de la Fop de l’île, nous n’aurons pas aujourd’hui ses explications. Toutefois, les autorités anjouanaises ont coutume d’expliquer que la régularisation de la situation administrative et salariale des nouveaux fonctionnaires se fait par petits lots, à chaque fois que des postes budgétaires se libèrent, suite à la mise à la retraite ou de cessation d’emploi (pour cause notamment de décès) d’anciens agents.
Le problème reste cependant de savoir comment s’opère cette sélection des nouveaux agents à titulariser. Notons que ces contractuels ont été recrutés entre 2013 et 2014, après concours, par l’administration de l’ancien gouverneur Anissi Chamsidine.*
Ce dernier pensait ainsi se conformer à la loi portant statut général des fonctionnaires, laquelle garantit un “accès aux emplois publics dans l’Union et dans les îles” qui est “ouvert à égalité de droit et de chance (…) à tout Comorien remplissant les conditions prévues…”.
L’ancien exécutif ne s’était toutefois conformé aux règles qu’en partie seulement, car les nouveaux employés n’ont depuis été rémunérés que forfaitairement (50 000 francs mensuels), et leur statut de “contractuels” est resté en l’état. Du moins pour la plupart d’entre eux.