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Loi sur l’enseignement supérieur I Le ministère de l’Éducation nationale défend le texte

Loi sur l’enseignement supérieur I Le ministère de l’Éducation nationale défend le texte

Éducation | -   Abdallah Mzembaba

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Le directeur de l’Enseignement supérieur réfute les critiques émises par le syndicat des enseignants de l’Université des Comores qui s’inquiètent d’une «perte» de l’autonomie administrative de l’institution. Ali Mohamed Ali parle, de son côté, d’une réforme «juste» censée corriger «les défaillances» répertoriées ces dernières années. Le mode d’élection du président de l’université qui sera désormais appelé recteur est au centre des incompréhensions. Un statut particulier devrait aussi fixer les modalités d’élection des chefs des composantes.

 

Au lendemain de la conférence de presse du Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc), le directeur de l’enseignement supérieur, Ali Mohamed Ali a tenu à réagir à cette sortie médiatique. Pour lui, le Sneuc a «une lecture partielle et partiale» de cette nouvelle loi et ses amendements sont de nature à maintenir l’institution dans un statu quo et non à faire avancer les choses. Seulement, «ils ont le droit de manifester leur point de vue».


Pour Ali Mohamed Ali, la genèse de cette loi sur l’enseignement supérieur émane de la situation que traverse l’institution depuis plusieurs années. Aujourd’hui, «à travers cette loi, le chef de l’État voulait apporter des réponses en profondeur pour sauver tout un système». «La loi qui a été changée n’a jamais eu de textes d’application. Et à un moment, il était devenu caduc, d’où la nécessité de se pencher sur un nouveau texte qui est le fruit d’un long travail qui a réuni tous les acteurs du domaine. On a revisité le texte afin de le proposer en conseil et finalement, il a été validé. Le voilà aujourd’hui adopté», déclare Ali Mohamed Ali.


Accusé de «légaliser l’ingérence» au sein de l’Udc, le ministère de l’Éducation nationale nie tout en bloc et insiste sur la nécessité de réactualiser le texte afin de gommer ses défaillances. Pourtant, aujourd’hui, selon le nouveau texte, le président de l’Université, appelé désormais recteur, sera élu par le conseil d’administration, lequel est majoritairement composé de représentants de l’État. Mais pour le directeur de l’enseignement supérieur, cet état de fait s’explique : «d’abord, il s’agit d’un texte de toutes les universités publiques du pays, même si pour le moment, il n’y a que l’Udc. On ne pouvait pas se permettre de faire un texte sur l’Udc seulement alors que le besoin de structurer l’enseignement supérieur se fait chaque jour ressentir. Ensuite, l’État est le seul bailleur de ces établissements publics, quoi de plus normal que d’avoir un droit de regard ?»

Trois candidats à soumettre pour désignation

À noter que comme avec l’hôpital El-Maarouf, le conseil d’administration n’a pas le dernier mot sur le recteur. En effet, le conseil d’administration fait un choix de trois candidats et le soumet au président de la République qui, à son tour choisit un pour devenir le recteur de l’Université. Pour le Sneuc, cette situation n’est pas normale et dénonce la perte d’autonomie de l’Udc. Mais pour le directeur de l’enseignement supérieur, «le mode d’élection du président de l’Université des Comores, tel qu’il était, était une erreur. C’était devenu une élection nationale, or c’est une élection académique. 2018 en est le parfait exemple et il fallait changer cela».


Pour ce qui est du conseil scientifique en revanche, «l’État est minoritaire puisqu’il n’a que deux représentants». Autre élément de discorde, la désignation des chefs de composantes qui sera fixée par un statut qui devrait voir le jour «d’ici peu et qui viendra compléter la nouvelle loi». En attendant, le ministère de l’Éducation prône la patience. Quant à l’évolution des carrières, «c’est très bien encadré par des textes et la politique n’a pas son mot à dire».


Selon la loi, «les enseignants chercheurs du grade de maître-assistant et titulaires du doctorat, depuis au moins cinq ans, justifiant d’au moins une publication de leurs domaines de spécialité dans une revue scientifique nationale ou internationale avec comité de lecture, peuvent passer en grade de maître de conférence et les enseignants chercheurs du grade de maître de conférence à la date de promulgation de la présente loi et depuis au moins cinq ans justifiant deux publications dans leurs domaines de spécialité, dans une revue scientifique avec comité de lecture peuvent aspirer au titre de professeur d’université».

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