Le gouverneur Abdou Salami a d’abord rendu hommage à l’ancien gouverneur Anissi Chamsidine (qui n’était cependant pas présent à la cérémonie), initiateur de ce projet, ainsi qu’à l’ensemble des personnes et des institutions qui ont concouru à la réalisation de ce projet.
Le chef de l’exécutif insulaire a, toutefois, rappelé les conditions difficiles dans lesquelles il a hérité cet établissement, avec des élèves qui avaient cessé d’être internés faute d’argent. Il a, parallèlement, loué l’initiative, disant que ce lycée suscite une certaine «concurrence positive des autres établissements».
Un élève de cet établissement, qui est intervenu avant le gouverneur, avait déjà appelé ses camarades à «redoubler leurs efforts dans le travail pour ne pas laminer ceux des autorités». Et avant lui, un parent d’élève a dit encourager les élèves à travailler pour obtenir des mentions, même si après, l’obtention de bourses d’études n’est pas garantie, «leur répartition n’étant pas équitable».
Rappelons que la pose de la première pierre pour la construction de ce bâtiment remonte à avril 2014, sous l’administration du gouverneur Anissi Chamsidine. Les autorités insulaires de l’époque avaient prévu de construire, non pas une école, mais un internat pourvu de deux dortoirs séparés pour les filles et les garçons, des toilettes, une cuisine ainsi que des chambres pour le personnel.
A ses débuts, le projet «excellence» logeait, nourrissait, prenait en charge les fournitures scolaires et le déplacement des élèves, et offrait des cours de soutien aux élèves à l’internat. Les résultats scolaires étaient également au rendez-vous, avec un taux de réussite total, autour de 90 % avec mention. Mais depuis les choses ont manifestement changé, comme le reconnait l’actuel directeur de l’établissement, Saïdali Ahmed.
«Cette année les résultats ne sont pas meilleurs que l’année dernière, en matière d’obtention de mentions, mais les élèves ont tous été admis au bac», confie-t-il.
En effet, pour être admis en seconde scientifique d’excellence, le candidat doit totaliser une moyenne générale minimale de 13 sur 20 en classe de troisième, puis obtenir la même moyenne au concours. Mais pour cette rentrée 2018, seulement 10 sur les 26 candidats qui ont passé le fameux concours ont été déclarés admis. «L’effectif est donc malheureusement bas cette année, également en première avec 22 élèves et en terminale avec seulement 16, mais d’un autre côté les cours seront meilleurs avec des classes peu chargées», estime le directeur. Cette exigence d’une moyenne annuelle minimale de 13 est également imposée pour les passages de la seconde à la première, et de la première à la terminale. Et l’année dernière, une élève de la seconde en a fait les frais. A en croire Saidali Ahmed, avec sa moyenne de 12, le lycée ne pouvait plus la garder.
Sardou Moussa