Les résultats des examens du premier trimestre du Lycée d’excellence sont catastrophiques. Et ses responsables ont tout fait pour qu’ils ne soient pas connus du grand public. Ils ont été remis aux parents d’élèves à travers des réunions organisées par le proviseur du lycée. En effet, depuis mardi dernier, l’administration du Lycée d’excellence convoque les parents d’élèves.
Ceux de la terminale étaient donc conviés à une réunion mercredi dans l’après-midi. Soit le lendemain après les parents de la seconde. L’ordre du jour, portait sur la mise en place d’une association de parents d’élèves et le bilan du premier trimestre dont les résultats sont qualifiés de “désastreux.
On a sollicité les 64 parents d’élèves pour former un bureau de 10 personnes. Ce bureau nous servira de pont pour nous rapprocher et contrôler encore plus nos élèves. Car la réussite ne dépend pas seulement des cours dispensés. Mais il y a des facteurs à prendre en compte notamment, le quotidien une fois à la maison qui a un impact majeur. Surtout que 90% des élèves sont des étrangers résidant à Ntsudjini et dans les localités environnantes. Car comme vous le savez, il n’est pas évident de s’intégrer au bout d’une année à un nouvel environnement, nous a expliqué le proviseur Ahmed Adinane.
Sans doute serait-ce un début de solution mais l’heure est grave. Selon nos informations, 7 lycéens seulement sur 21 dans les trois classes de terminale ont obtenu la moyenne, soit un sur 9 en terminale D, un élève sur deux en terminale A4 et, 5 sur 10 en terminal C.
Il en est ressorti lors de cette réunion que certains élèves du Lycée d’excellence “qui n’ont pu passer en classe supérieure après trois années dans d’autres écoles ont atterri au Lycée d’excellence”.
Etonnant, n’est-ce pas ? Surtout que parmi les conditions requises pour être admis dans cet établissement, c’est l’obtention d’une moyenne de 13 lors du concours, même pour cette année scolaire, la majorité a été admise au concours avec 12.
Saleh Amed un des parents présents à la réunion a pour sa part regretté, lui aussi, le niveau “catastrophique” des élèves après les résultats du premier trimestre qui viennent tout juste de tomber. Selon lui, sur les 21 élèves composant les trois terminales seuls 7 ont pu avoir la moyenne dont la meilleure n’excède pas 12.
C’est inacceptable pour un lycée dit d’excellence a-t-il assené.
Absence de cours de soutien
Ce parent d’élève a également déploré l’absence de cours de soutien. “A l’heure actuelle, nos enfants ne suivent pas toujours des cours de soutien. Ils se sont dispersés partout. Et chacun s’inscrit là où il peut que ce soit à Moroni ou à Ntsudjini”, a-t-il ajouté.
La directrice générale des enseignants, Msahazi Hakika, relativise et se veut optimiste. Selon elle, les résultats moins satisfaisants évoqués ne sont pas du tout alarmants et sont rattrapables.
Pour le côté technique tout va bien. Au niveau pédagogique, le commissariat a multiplié les efforts pour assurer un enseignement ininterrompu. Aucun souci majeur n’a été constaté à part le problème de l’hébergement. Il arrive des fois que le bus connaisse certains problèmes mais en gros tout va bien, a-t-elle rassuré.
Elle en a profité pour annoncer l’ouverture de ces cours dès ce mois de mars. Par ailleurs, les parents se demandent si ces mauvais résultats ne sont pas la conséquence des pressions mis envers eux ainsi qu’à leurs enfants qui ne voulaient pas fréquenter ledit lycée.
Rappelons que suite aux grèves qu’a connues l’enseignement public l’année dernière, plusieurs parents avaient retiré leurs enfants pour les envoyer dans des écoles privées. Suite à cette décision ces candidats aux examens nationaux auraient été menacés d’interdiction de faire le Bac s’ils ne retournaient pas au “Lycée d’excellence”.
Les géniteurs présents à cette rencontre, disent ne pas comprendre pourquoi, leurs enfants qui étaient admis en classe de terminale avec une note de 13 obtiennent actuellement des 8 et 7 lors des évaluations dans ce Lycée d’excellence.
Mon enfant est admis en terminale avec une moyenne de 15 et ce premier trimestre il a obtenu 9. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi confie la mère d’un lycéen.
Autre problème soulevé et qui pourrait, selon toute vraisemblance contribuer à l’obtention de mauvaises notes, ce sont les mauvaises conditions dans lesquelles vivent les lycéens. Pour rappel, un séminaire d’échange et de partage sur l’expérience de l’excellence à Ngazidja qui s’est tenu en septembre dernier à Cod-Com avait évoqué plusieurs problèmes rencontrés par cet établissement et qui n’ont probablement pas changé d’un iota.
On pourrait citer parmi ces difficultés, l’absence d’un dortoir, le paiement tardif des bourses d’aides scolaires, le manque de performance chez certains enseignants et cette année l’absence d’espace de révision.
Le rapport succinct présenté lors du séminaire avait mentionné également une lourdeur et une lenteur dans les procédures de décaissement des moyens accordés au lycée mais aussi l’absence d’un inspecteur pédagogique pour une veille permanente sur les apprentissages. Notons que les étudiants dudit lycée ne cessent de déplorer la qualité de la nourriture qui leur est servie.
Rappelons que l’année dernière sur 17 candidats présentés au baccalauréat, seuls 11 l’ont décroché dont deux avec mention assez bien. Au moment où nous écrivions ces lignes, nous n’avons pas pu avoir la réaction du commissaire à l’Education.