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L’inspecteur Loutfi Attoumani affirme avoir été "sanctionné à tort"

L’inspecteur Loutfi Attoumani affirme avoir été "sanctionné à tort"

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Sanctionné le 22 novembre, pour fraude et manquement, lors des derniers examens nationaux, Loutfi Athoumani s’était vu porté à la tête du secrétariat général du ministère de l’Education, quatre jours plus tard. Mais sa nomination ne passera pas inaperçue. Le 29 novembre, le ministre fera son «mea culpa» de ne pas avoir prêté attention à l’identité du nouveau collaborateur et le révoqua. Un mois après, l’intéressé sort enfin de son silence.

Dans une conférence de presse qu’il a tenue samedi 29 décembre, «l’éphémère» secrétaire général reviendra sur son cas. A commencer par l’origine des sanctions qui lui sont infligées «à tort» comme il aime le dire.

«Tout d’abord j’aimerai préciser que je n’étais président de jury d’un baccalauréat, ni Bepc encore moins un examen d’entrée en sixième. Je l’étais dans les examens professionnels communément appelés Cea et Cap», a-précisé cet ancien ministre sous le premier mandant de l’actuel gouverneur de Mwali, Fazul, avec insistance avant de revenir sur les peines prononcées par le comité de discipline qui a siégé au mois d’octobre.

Une peine non méritée ?

Cette instance qui a travaillé pendant quatre jours a, lors de ses conclusions, interdit à Loutfi de participer aux examens nationaux des trois prochaines années (session 2019-2021).
«Une lourde sanction», dénonce l’intéressé qui affirme n’avoir commis aucune fraude.  «Ma nomination récente au poste de secrétaire au sein du ministère de l’Education a été annulée en raison des sanctions qui pèsent sur moi. C’est pour cela que je suis venu dire la vérité afin de laver mon honneur. J’ai envoyé mon rapport par voie électronique, le mercredi 10 octobre au doyen de l’inspection général de l’Igen, Saïd Hussein qui est membre d’office du conseil de discipline qui s’est réuni le 10 jusqu’au 13 octobre. Il faut savoir aussi que les résultats des examens font partie du rapport, et je les ai envoyés depuis un moment à l’Onec. Je n’ai pas fraudé car mon rapport est arrivé», a-t-il révélé.
Le doyen l’avait-il vu ? Si oui pourquoi ne l’a-t-il pas présenté alors que les travaux duraient quatre jours. Ce doyen de l’Igen dans l’île de Mwali, a démonté en pièces l’article 9 utilisé comme référence pour le sanctionner. Dans cette disposition, l’on a mentionné trois situations qui concernent les agents du ministère de l’Education. Au cas où, ils seraient reconnus coupables d’un acte de corruption, d’une fuite de sujet et substitution d’un candidat lors des inscriptions ou de falsification de documents. Pour les deux premiers délits, les sanctions prévues vont de la suspension de l’agent qui sera mis à la disposition de la Fop, sa radiation du corps du Men sans oublier les poursuites judiciaires.
Pour la falsification, l’agent sera traduit en conseil de discipline des examens. «L’absence d’une clause parlant de la personne enverra tardivement son rapport dans l’article susmentionné, explique que j’ai été sanctionné sans fondement.  C’est un acharnement. Si je n’avais pas envoyé mon rapport, ils auraient peut-être pu parler de manquement. Il aurait fallu qu’ils cherchent un article dans l’arrêté concernant un manquement. Et il n’existe pas», s’est-il défendu à cor et à cri.
Interrogé sur ce long mutisme, il a expliqué avoir voulu prouver son innocence auprès du ministre pièces à l’appui. A l’heure actuelle, Loutfi Atoumani demande l’abandon des sanctions. Un de ses collègues de l’Igen de Ngazidja reconnait que ce dernier a été victime d’une «injustice».


Abdou Moustoifa

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