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Mouvement syndical : l’intersyndicale de l’Education rejette la réélection de Salim Soulaimane à la tête de la Ctc

Mouvement syndical : l’intersyndicale de l’Education rejette la réélection de Salim Soulaimane à la tête de la Ctc

Éducation | -   Abdallah Mzembaba

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Samedi dernier l’Intersyndicale des agents de l’éducation a convié la presse à l’école primaire Coulée 1 pour réagir suite au «congrès» tenu par Salim Soulaimana (lire notre article de jeudi dernier). Salim Soulaimana, patron de la Confédération des travailleuses et travailleurs comoriens (Ctc) depuis sept ans. L’ancien instituteur à la retraite a été élu pour un troisième mandat consécutif pour un nouveau mandat de quatre ans.

 

L’intersyndicale de l’Education ne reconnait pas la réélection de Salim Soulaimane à la tête de la Confédération des travailleuses et travailleurs des Comores (Ctc). L’Intersyndicale des agents juge le congrès de la semaine dernière «illégal» dans le fond et dans la forme. «D’abord, la Ctc concerne les travailleurs et Salim Soulaimana est aujourd’hui à la retraite. Ensuite, la procédure par laquelle il a été élu n’a pas respecté les textes de la Ctc. Et enfin, il ne devrait pas avoir droit à un troisième mandat», martèle le secrétaire général de l’Intersyndicale des agents de l’éducation, Moussa Mfoungoulié. Ce dernier affirme que le secrétaire général «sortant a fait de la Ctc sa chose en bafouant systématiquement les textes». Pour lui, la Ctc n’est pas un syndicat mais une confédération de syndicats.  «Ainsi, nous les secrétaires généraux des syndicats des différents secteurs avons normalement droit à un regard sur ce qui se passe au sein de la Ctc. Nous devrions être associés aux initiatives qui engagent le mouvement, or ce n’est pas ce qui arrive. Salim Soulaimana fait sa loi», dénoncent les conférenciers.


Selon notre source, «la Ctc a failli à ses missions» qui consistent notamment à «protéger les travailleurs comoriens face à leurs employeurs et sensibiliser les membres. Mais au lieu de ça, elle est devenue une porte de sortie pour quiconque veut avoir un visa pour partir à l’étranger. Salim Soulaimana croit peut-être que participer à des événements un peu partout dans le monde est une finalité alors qu’au niveau national il a lamentablement échoué. Pour couronner le tout, voilà qu’il souhaite bon an, mal an être élu pour un troisième mandat», déclare l’enseignant de philosophie.


S’agissant de l’élection de Salim Soulaimana, le conférencier explique ne pas connaitre les représentants régionaux issus du secteur de l’éducation qui ont pris part au «pseudo congrès» qui a servi à élire leur «ancien» patron. Quant aux membres du bureau, ils doivent impérativement être parrainés par leurs syndicats d’origine mais «ayant constaté que cela pourrait constituer un frein à ses projets, Salim Soulaimana a fait changer la donne et désormais les membres du bureau actuel peuvent se représenter sans le parrainage de leurs syndicats de base». Par conséquent, «nous ne reconnaissons pas le bureau prétendument élu ces derniers jours au Retaj. Et nous comptons le faire savoir partout. Nous écrirons des lettres au ministre de l’Intérieur, à Genève et partout pour dénoncer les pratiques de Salim Soulaimana parce qu’avec cette mascarade de congrès, ce dernier a enterré la Ctc pour assouvir sa soif de pouvoir et satisfaire ses intérêts».


Et comme si ses attaques du secteur éducatif ne suffisaient pas, l’adjoint de Salim Soulaimana, Chabane Mohamed, le secrétaire à l’organisation de la Ctc le désavoue lui aussi.
L’intéressé fait savoir qu’il s’est «toujours heurté à Salim Soulaimana pour faire respecter les textes». «Et si quelqu’un s’aventure à le contredire, Salim Soulaimana veille à le marginaliser. C’est ce qu’il a fait avec moi et avec son prédécesseur Ibouroi Ali Tabibou. Ce dernier a juste voulu le déconseiller de se représenter pour un troisième mandat et respecter les textes. Salim Soulaimana n’en a fait qu’à sa tête», assure Chabane Mohamed. Ce dernier pointera aussi du doigt le fait que Salim Soulaimana ne puisse «sensibiliser plus d’une cinquantaine de personnes pour défiler le 1er mai. Aujourd’hui la Ctc se résume à des ateliers et à des déplacements à l’étranger». Et si tantôt Salim Soulaimana «veut nier ce que nous avons dit ici, nous l’invitons à un débat. Qu’il nous fasse signe s’il est disposé à relever ce défi». «Nous l’attendons», a-t-on lancé.

 

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