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Nomination d’Ibouroi Ali Tabibou à l’Université des Comores I  L’élection du président de l’institution suspendu au toilettage des textes   

Nomination d’Ibouroi Ali Tabibou à l’Université des Comores I  L’élection du président de l’institution suspendu au toilettage des textes   

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Ibouroi Ali Tabibou, maître de conférences et jusqu’ici directeur du Service universitaire de formation permanente (Sufop) a été nommé «à titre provisoire administrateur de l’Université des Comores». Une nomination qui est en désaccord avec les textes qui régissent l’institution et les attentes du syndicat des enseignants. L’élection qui devait avoir lieu depuis longtemps n’a toujours pas été organisée.

 

Après la nomination d’un nouvel administrateur jeudi dernier par le président de la République, en la personne d’Ibouroi Ali Tabibou, pour prendre la tête de l’institution en remplacement du docteur Abdullah Ben Saïd Hassane, l’idée d’un scrutin est devenue de plus en plus incertaine. La raison ? Cela fait deux ans et demi que le vote du successeur de Said Bourhane [il a démissionné en 2018] est renvoyé aux calendes grecques.


Malgré les nombreuses promesses faites aux enseignants qui réclament la tenue du scrutin, le gouvernement n’a jusqu’à ce jour pas fixé une date.
Et l’arrivée d’un nouvel administrateur qui jouira des mêmes droits qu’un président élu a bien sûr surpris plus d’un à commencer par le Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) qui a appris l’information via les réseaux sociaux. «Nous n’avons pas été associés ni de près ni de loin», a clarifié le patron du Sneuc, Abdou Said Mouignidaho joint hier au téléphone.

Aucune volonté ?

Pour le syndicaliste, cette énième nomination fait planer encore une inquiétude grandissante sur les échéances électorales censées avoir lieu à l’Udc depuis des années. Déçu, le syndicaliste a pris le soin de rappeler que leurs revendications décidées en assemblée générale début août étaient toujours d’actualité. «Il n’y aura pas de rentrée l’année prochaine si l’institution n’a pas un président élu selon les textes. Nous avons été unanimes là-dessus», a conclu le patron du Sneuc citant les conclusions de l’assemblée nationale du 4 août dernier.


Al-watwan a tenté de faire réagir le nouveau patron de l’Udc, Ibouroi Ali Tabibou, mais ce dernier a refusé de s’exprimer pour l’instant. La question que tout le monde se pose désormais est pourquoi ce retard pris pour tenir l’élection du président de l’Université ?
Pour certains, il n’y a aucune volonté politique. Depuis l’annulation du vote du mois de mai 2018, à l’issue duquel Achmet Said et Ouledi Ahmed étaient arrivés en tête, aucun autre scrutin n’ait été planifié jusqu’à présent. A noter que «les résultats dudit scrutin ne souffraient d’aucune incohérence», d’après les organisateurs. Tous les candidats les avaient reconnus. Le principal argument avancé pour justifier cette situation ayant conduit à la nomination d’une équipe de transition puis d’un administrateur au mois de septembre 2018 en la personne d’Abdullah Ben Saïd Hassane pour gérer l’Université et le lancement d’un processus de révision des textes. Le problème, le document définitif de ces travaux a été remis au chef de l’Etat depuis le mois de juin 2019. «Nous attendons toujours une suite», ajoute le chef du syndicat.

Session d’avril

Au mois de février 2020 encore, la question du vote du président s’est invitée dans la grève déclenchée par le syndicat. Pour arracher un compromis, les autorités s’étaient engagées à soumettre aux députés pendant la session d’avril les nouveaux textes pour validation. «Les élections des chefs de composantes et le vote du président auront lieu en juin», se réjouissait le secrétaire du Sneuc après la signature de ce protocole d’accord. Trois mois après, force est de constater que le document n’a pas été envoyé à l’Assemblée. On l’ignore encore les raisons.


Le ministre de l’Éducation nationale, Moindjié Mohamed Moussa, interrogé sur cette promesse non tenue, a fait savoir que des travaux seraient en cours. «Il faut que l’on revoie tout. De la gouvernance, jusqu’aux statuts en passant par les formations. C’est ce qui se fait en ce moment. Une fois que nous aurons fini, nous comptons d’ici la session d’octobre présenter ce document», a rassuré le ministre. Concernant les raisons de l’évincement d’Abdullah Ben Saïd Hassane, ex administrateur de l’Université de février 2019 à août 2020, le patron de l’Éducation n’a pas souhaité faire de commentaires.

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