Mahamoud Salim, ministre de l’Education nationale a, dans un arrêté signé le 1er novembre dernier, nommé Kabir Iliassa directeur régional de l’Office des examens et concours (Oec) en remplacement de Nizar Ali. Pour l’exécutif de Ngazidja il s’agit là d’un «arrêté anticonstitutionnel et surtout nul et non avenu». Dans un point de presse, tenu hier au commissariat à l’Education, l’exécutif insulaire n’a pas mâché ses mots pour dénoncer un acte «irrecevable».
Les conférenciers, Maoulida Ben Ousseine et Issihaka Mdoihoma respectivement commissaire à l’Education et à la Fonction publique, ont annoncé avoir saisi la Cour suprême. Les deux hommes qui n’ont eu connaissance de l’existence du document se sont interrogés sur les raisons d’une telle lenteur. En effet, l’arrêté date du 1er novembre mais n’a été connu que depuis quelques jours.
Le diable étant dans les détails, les conférenciers ont passé au peigne fin l’arrêté de Mahamoud Salim. D’entrée, la contestation figure dans le premier visa de l’arrêté. Ce dernier, vise la constitution de 2001 révisée le 30 juillet 2018. Pour Issihaka Mdoihoma, «le gouvernement ne sait plus comment s’y prendre avec la Constitution. Tantôt c’est celle de 2001 révisée en 2009, en 2013 et 2018 et tantôt c’est celle de 2018 comme si c’était une nouvelle Constitution».
Maoulida Ben Ousseine a, quant à lui, expliqué avoir reçu la visite de Kabir Iliassa et lui avoir fait comprendre que sa nomination est irrecevable. «Nizar a été nommé par le gouverneur. Son remplaçant ne peut pas être nommé par un ministre». Les conférenciers insisteront, par ailleurs, que le poste de directeur régional de l’Oec n’existe pas. «Il y a d’une part un directeur de l’Onec et de l’autre un directeur de l’Oec mais pas de directeur régional. Ce poste n’existe tout simplement pas».
Le commissaire reviendra, par ailleurs, sur «cette manie qu’a le gouvernement de vouloir s’approprier les pouvoirs de l’exécutif insulaire. Il y a eu le service des impôts, Radio Ngazidja ou encore les affectations des enseignants. Tout cela relève de l’île mais l’Union, dans ce qui est devenue sa marque de fabrique, sape les textes en vigueur».
Seulement, «comme nous l’avons déjà fait, nous avons à nouveau saisi la Cour suprême pour demander l’annulation de cet arrêté».
«Nous demandons à tous les directeurs à ne pas accepter ce genre d’arrêté inconstitutionnel. Il y a des confusions juridiques mais cela est devenu la règle. Nous allons défendre nos intérêts parce que le droit est de notre côté», martèle Issihaka Mdoihoma avant d’ajouter qu’il «faut respecter la loi, la défendre d’où notre volonté de rejeter cet arrêté».