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Ntic. Maoulida Said Mnamdji : «Je me sens trahi et on s’est servi de moi»

Ntic. Maoulida Said Mnamdji : «Je me sens trahi et on s’est servi de moi»

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Selon le jeune développeur, le Directeur général de l’Office national des examens et concours (Onec), «était bel et bien au courant et avait donné son aval pour que la consultation des relevés pour les candidats admis et recalés soit payante».

 

C’est l’un des rares entretiens accordés à la presse par le responsable de l’entreprise Octra. Un an après la tempête, Maoulida Said Mnamdji, le développeur de l’application Natidja, interdit depuis 2020 de publier les résultats des examens nationaux a, pour la première fois décidé de briser le silence. S’il a accepté de livrer enfin sa version, c’est pour aussi, dit-il, rétablir la vérité sur cette affaire qui continue de faire couler beaucoup d’encre. Surtout après la sortie médiatique du directeur de l’Onec, Abdou Ali [lire notre édition du mardi, 28 septembre], laquelle contiendrait de nombreuses contre-vérités, selon lui, le fondateur de l’application Natidja.


Pour appuyer ses affirmations, notre interlocuteur a jugé nécessaire de revenir sur la pierre d’achoffement de cette regretable histoire, qui aurait irrité le patron de l’Onec, jusqu’à décider de tout arrêter. «D’abord, il faut noter qu’il n’a jamais été question de rendre payant les résultats. Plutôt, la consultation de révélés. L’idée d’ailleurs n’émane pas de moi, mais du ministère de l’Éducation. En 2020, en plein covid, ils sont venus me voir pour que j’intègre de nouveaux services dans l’application, permettant bien sûr de limiter les rassemblements des candidats», a relaté Maoulida Said Mnamdji avant de poursuivre : «c’est pendant les discussions que le ministère m’a fait comprendre qu’il ne serait pas en mesure de me rémunérer, pour des raisons financières».

La seule option présentée alors était le paiement par les candidats admis et recalés, s’ils le souhaitent d’une contribution de 500 fc pour consulter leurs relevés. «Je leur ai expliqué qu’une telle option serait économique. Car au lieu de payer un taxi de 1000 fc ou plus pour ceux qui vivent loin de Moroni, puis faire la queue devant le commissariat, le candidat peut tout voir en ligne en restant chez lui. Et Natidja devrait toucher près de 40%. Le reste reviendrait aux autorités. Personne n’avait contesté le deal», a assuré le fondateur de Natidja, précisant au passage, que rien n’obligeait les candidats à payer. Ceux-ci, étaient libres de faire le déplacement jusqu’au commissariat de l’Éducation pour récupérer les relevés.

«Une question d’ego»

Une fois l’accord conclu, l’équipe du ministère s’est rendue par la suite à l’Onec. «Nous avons expliqué au directeur que seuls les candidats recalés et les admis au premier groupe payeraient 500 fc, pour consulter leurs relevés. Sur ce point, tout le monde était d’accord y compris le directeur. Voilà pourquoi je suis aujourd’hui étonné qu’il affirme le contraire», s’insurge Maoulida Said Mnamdji. Ce dernier rappellera qu’au cours de cette même réunion, Abdou Ali est celui qui a suggéré la tenue d’un point de presse 72h avant la proclamation des résultats, afin d’informer la population de cette nouvelle fonctionnalité.


«Puisque les résultats étaient attendus le 6 septembre, le ministère comme convenu, a organisé le point de presse trois jours avant, soit donc le 3. Ils nous ont invités pour que mon équipe explique les nouveautés apportées à l’application. Ce que nous avons fait. Alors quelle faute ai-je commise dans cette histoire ? Moi qui ai répondu à une invitation du ministère», s’interroge jusqu’à maintenant le jeune entrepreneur, élu personnalité de l’année par Al-watwan, en 2019, qui «se sent trahi par les responsables de l’Education nationale qui me mettent des bâtons dans les roues. Moi qui voulais relever le challenge avec cette application, étant un pur produit formé à l’Université de mon pays».


A l’en croire, le ministère ayant appris la décision prise par l’Onec pensait réussir à infléchir la position du directeur de l’Onec. «Mais, ils sont revenus bredouille et m’ont faire part de leur désolation car l’Onec ne voulait rien entendre. Moi je pense que c’est une question d’ego. Il ne voulait pas mettre de côté le sien», a conclu Maoulida Said.

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