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Pagaille à l’Université !

Pagaille à l’Université !

Éducation | -

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L’opinion publique a été tenue en haleine depuis fin septembre par les passes d’armes récurrentes entre le syndicat des enseignants et le gouvernement. Statu quo et coups de théâtres. Tel un film d’action. Pire, un film d’horreur. Au diable ces chamailleries de hauts étages ! Plus bas, c’est la pagaille. Les maux qui frappent l’Université des Comores sont beaucoup plus profonds. Viscéraux, presque indéfrichables. Ils vont bien au-delà d’un soi-disant “protocole d’accord”.

 

La structure même de l’Université n’est pas adaptée”, lance un étudiant en troisième année d’Administration économique et sociale (Aes). Difficile de le contredire. Les bâtiments sont pondus ici et là. Blocs disparates. Avouons-le, il est difficile de différencier le site universitaire de Mvuni d’un simple lycée communautaire construit au bord de la route. Et même ces derniers, pour la plupart, sont entourés de murs. Que dire des sentiers, rocailleux, qui joignent les différents bâtiments. Ou des emballages de biscuits et autres cannettes de sodas qui les jonchent.

À croire qu’il n’y a pas un commandant à bord du navire. Vogue, vogue petit navire ! L’administration semble s’être désistée. Le fardeau retombe sur les bras de la coopérative, qui organise des journées de collecte des déchets. Cette même coopérative qui assure l’entretien des toilettes.

Parlons-en, des toilettes. Il y en avait, autrefois. Aujourd’hui, elles sont scellées. Les seules toilettes dignes de ce nom se trouvent à proximité de la salle de Licence 1 en Sciences économiques, à 160 mètres environ de la salle de Licence 1 en histoire.

S’adapter

Que font donc les étudiants en Licence 1 d’histoire en cas de besoin pressant ? “Nous nous retenons ou bien allons dans les buissons, de l’autre côté de la route”, confient sourire aux lèvres deux étudiantes. Les toilettes ouvertes récemment par la “collectivité des étudiants en Aes” pour pallier ce défaut ne sont pas dignes d’un établissement tout court, n’en parlons plus d’un établissement d’enseignement supérieur. Une petite salle avec deux latrines comprenant, chacune, un trou et deux briques latérales ; deux rideaux sont tendus pour veiller à l’intimité. Les étudiants font avec les moyens du bord.

Parlons à présent des salles. Quand elles ne sont pas trop petites, elles sont trop grandes. Ces étudiants ! Il faut savoir ce que l’on veut. Dans le premier cas (salle L3 Aes), les étudiants assistent aux cours serrés.

Dehors parfois. Dans le second cas (salle L1 droit), ils n’entendent mot de ce que dit l’enseignant. “Il faut un micro”, clame un étudiant en première année de droit. Dans les deux cas il y a “sureffectif”. Le mot revient d’ailleurs souvent. Les places se révèlent insuffisantes, à tel point qu’il est presque devenu banal de trouver des étudiants assistant, debout aux cours.

Pour arracher une chaise, il faut être sur place de bonne heure. Le monde, parait-il, appartient à ceux qui se lèvent tôt. Un étudiant, un tantinet audacieux, est allé jusqu’à remettre en question les “compétences des éléments de l’administration”. “Il arrive que des étudiants affichés comme admis soient retirés des listes”, affirme-t-il. Un autre étudiant a tenu à souligner les absences répétées de certains enseignants.

“Les cours ne se déroulent pas comme il faut. Les enseignants ne se présentent pas convenablement”, dit-il. Dernièrement, un enseignant en première année de droit se serait octroyé un congé de deux semaines pour cause, accrochez vous, de “Mashuhuli”. Alors qu’en haut on se bat à coups de protocole, en bas c’est la pagaille. Et c’est l’avenir de tout le pays qui en pâtit.

(stagiaire)

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