L’Université des Comores (Udc) a décidé de revoir la maquette de ses formations dont certaine semblent obsolètes. Hier, au cours d’un séminaire consacré à l’avenir de l’Udc, la question s’est invitée dans les débats. Au cours des échanges, le plan stratégique de l’université couvrant la période de 2019-2023, a été présenté aux décideurs politiques et économiques présents à cette rencontre organisée à Golden Tulip.
Ce document réalisé depuis maintenant deux ans a brossé un diagnostic de l’Udc. «L’objectif est d’aligner notre politique sur les nouvelles orientations stratégiques tracées dans le plan Comores émergeant en le vulgarisant et en se l’appropriant», a souligné l’administrateur de l’université, Dr Ibouroi Ali Tabibou.
Depuis son ouverture jusqu’à maintenant, l’Udc a quatre facultés, deux instituts, une école et deux centres universitaires et un service de formation continue. Avec trois niveaux, notamment le Dut, la licence et le master, l’Udc offre actuellement trente-huit formations. Dont six pour les Dut, vingt-quatre pour la licence et huit masters (recherche et professionnel).
Cette gamme de formations correspond-elle aux besoins du pays ? Non comme l’a constaté le chef de l’Etat. «Notre université a l’obligation de répondre aux besoins de la modernisation des Comores. Elle doit écrire une nouvelle page en se rapprochant du monde en devenant levier pour soutenir le développement socioéconomique de notre pays», a insisté Azali Assoumani dans son discours. Ce dernier a annoncé la mise en place d’un office universitaire pour le conseil de l’orientation au profit des bacheliers et étudiants. Son rôle sera d’aider ceux-ci à mieux affiner leurs choix de formation.
Une école doctorale
Parmi les recommandations formulées à l’issue de ce séminaire, on notera la mise en place d’un partenariat avec les acteurs du tissu économique afin d’identifier les secteurs porteurs. «On est tous conscients que nos offres de formation doivent être réadaptées. Voilà pourquoi nous avons invité tous les acteurs y compris les chefs de composantes pour faire en sorte que les sortants de l’udc soient utiles «, a expliqué Ibouroi Ali Tabibou.
Pour les participants, l’entreprenariat, la géologie, le numérique, tous ces secteurs méritent d’être intégrés dans les maquettes de formation.Le président de l’Udc a annoncé l’ouverture dès la rentrée prochaine de cinq masters. «Les enseignants sont là. Parmi les domaines retenus, il y l’halieutique, la transformation des produits agricoles et pas que ça», a-t-il énuméré. Le chef de l’Etat a également plaidé pour l’ouverture d’une école doctorale.
«Dans cette dynamique, je pense que la transformation de l’école de médecine de santé publique en faculté de sciences médicales est à envisager», a poursuivi le président de la République. Les initiatives énumérées ont été jugées «louables» bien que la valorisation des docteurs déjà en fonction soit aussi jugée «prioritaire» avant de songer à leur confier des masters, comme l’a souligné un enseignant au cours des débats.
Comment mobiliser les ressources financières pour pouvoir réaliser le plan stratégiques ? A ce propos, le secrétaire général de l’université, a fait savoir qu’une feuille de route devrait être élaborée après ce séminaire.
Selon Ibouroi Ali Tabibou, il y a déjà des partenaires qui sont prêts à débloque près de 4 milliards de nos francs. «Il nous revient avec les composantes d’identifier les besoins en tenant compte du Pce. Ce qui est sûr, avec ce financement, nous prévoyons de financer la construction des infrastructures», a-t-il assuré.