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Projet de bulletin unique I À Ndzuani, les écoles privées suspendent les cours en guise de protestation

Projet de bulletin unique I À Ndzuani, les écoles privées suspendent les cours en guise de protestation

Éducation | -   Ahmed Zaidou

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Les établissements scolaires privés de l’île de Ndzuani ont décidé d’observer trois jours de suspension de cours, à partir du jeudi 13 novembre, pour protester contre la décision du ministère de l’Éducation nationale d’introduire le bulletin unique dans le système scolaire.

 

Des milliers d’élèves sont privés de cours jusqu’à lundi prochain après la décision des écoles privées de l’île de Ndzuani de suspendre leurs activités. Réunis à Mutsamudu, des membres du Collectif des écoles privées, accompagnés de leur conseiller juridique, Dr Ibraza Omar, ont réaffirmé leur détermination à défendre les intérêts du secteur face à une réforme jugée « inadaptée », qui concerne le remplacement prochain des bulletins scolaires classiques par un bulletin unique, relevant du ministère de l’Education nationale.

 Mercredi 12 novembre, les responsables des établissements ont rencontré les parents d’élèves à Mutsamudu pour discuter de la mise en place du bulletin scolaire unique et de la création d’une association de parents d’élèves. À l’issue de ces échanges, la suspension de cours a été annoncée. « Les écoles privées sont mécontentes du bulletin unique. Nous sommes à la recherche d’une solution, avec le soutien des parents », a expliqué Bacar Abdou, président du Collectif. Selon lui, il ne s’agit pas d’une grève mais d’une « suspension concertée » avec les familles.

Le président du Collectif a dénoncé des « limites pratiques et philosophiques » d’une réforme qui imposerait un bulletin commun aux secteurs public et privé. « Il ne peut pas y avoir de bulletin unique. Nous sommes des partenaires, pas des subordonnés », a-t-il affirmé, s’opposant notamment à « la centralisation des données scolaires ».Ce dernier a en outre souligné des « obstacles matériels », tels que  « coupures d’électricité, manque d’équipements informatiques, absence de Wi-Fi ». « Le comble, c’est qu’ils demandent le scan des signatures et cachets. Cela signifierait qu’il n’y aurait plus de conseil de classe et que les écoles recevraient des bulletins tout faits », a-t-il déploré.

Le ministère, de son côté, défend une réforme « sécurisée et simplificatrice ». Et face aux critiques, la directrice de l’enseignement privé de l’île, Hariri Attoumane, assure que « la plateforme voulue par le ministère sécurise les documents, facilite les transferts d’élèves et fluidifie les procédures lors des examens ». Elle rappelle également que « tout élève non inscrit sur la plateforme ne pourra pas participer aux examens nationaux », tout en assurant que « certaines écoles privées poursuivent malgré tout les cours ».

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