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Rentrée scolaire 2019-2020 I Une reprise timide mais effective dans les écoles publiques

Rentrée scolaire 2019-2020 I Une reprise timide mais effective dans les écoles publiques

Éducation | -

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Après une grève annoncée illimitée mais qui n’a heureusement pas duré, la rentrée scolaire a eu lieu lundi dernier dans les écoles publiques du pays. Al-watwan s’est rendu dans certaines écoles publiques de la capitale pour s’apercevoir de l’effectivité de cette rentrée comptant pour l’année scolaire 2019-2020. Et après une journée de visites, nous nous sommes aperçus que si la rentrée a bien eu lieu, certains élèves n’ont pas encore repris le chemin des classes mais pas de quoi inquiéter les responsables des établissements scolaires.

 

La grève aura finalement duré une semaine. Annoncée illimitée lorsqu’elle a été déclenchée le lundi 16 septembre dernier, la grève n’a heureusement pas duré. Les autorités aux premiers desquelles le ministre de l’Education nationale, Moindjié Mohamed Moussa, et l’Intersyndicale des agents de l’éducation dirigée par Moussa Mfoungoulié sont parvenus à un accord dimanche dernier (voir notre édition du lundi dernier). Les élèves du public, dans leur plus grande majorité ont ainsi pu, comme leurs collègues du privé, reprendre le chemin de l’école après les grandes vacances. Au Collège rural de la Coulée, le directeur de l’établissement, Abdou Ibrahim, a fait savoir que lundi 30 septembre dernier, jour de reprise, les élèves sont certes venus mais pas en masse contrairement à hier, mardi, où ils sont venus en nombre. La rentrée timide de lundi serait due au fait que «les élèves, pour la plupart, étaient dans leurs régions respectives. Après la rentrée de lundi, le message est passé et nous avons retrouvé une certaine normalité le lendemain (hier, Ndlr). Seulement, il faudra attendre demain jeudi ou vendredi pour qu’on trouve notre rythme de croisière», explique Abdou Ibrahim.

Conditions difficiles

Du côté des enseignants «ils sont venus à 80%. Nous avons trente-deux enseignants et seuls deux n’ont pas pu venir car malades. Je suis allé les voir et je peux confirmer qu’ils sont réellement malades et ils devraient être disponibles dès qu’ils seront rétablis», estime le directeur du collège rural de la Coulée. Avec 16 divisions l’établissement souhaite avoir au maximum 35 élèves par classe mais «les transferts n’ont pas encore eu lieu et il est difficile de se prononcer pour le moment». En attendant, Abdou Ibrahim invite ceux qui sont déjà inscrits à venir à l’école. Au sud de la capitale, le proviseur du Lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni (Lsmc), Mohamed Ali Abdallah, et la directrice de l’Ecole primaire Fundi Saïd Mnemoi, Kamaria Mohamed, ont partagé le même avis quant aux circonstances de travail. Les deux responsables indiquent que «malgré la faible présence des élèves, les enseignants ont respecté leur engagement en se présentant dans leurs lieux de travail et certains d’entre eux ont même débuté les cours depuis lundi».
Quant au directeur du Collège rural de Moroni Mbueni, Youssouf Mlinde, il a félicité certains de ses collègues, lesquels ont pu respecter le calendrier officiel donné par le ministère de l’Education, en ne s’engageant pas dans la grève. Le directeur a, par ailleurs, plaidé pour trouver des solutions à certains obstacles dans les écoles publiques.

La désertion des élèves à cause des grèves

Selon lui, «les écoles privées détruisent à grande vitesse les établissements publics. Les mauvaises conditions de travail et les grèves à répétition ont un impact négatif sur nos établissements. Certains parents, malgré le peu de moyens, estiment qu’il vaut mieux scolariser leurs progénitures dans les écoles privées. Une décision qui n’est pas évidente à prendre, compte tenu des moyens limités mais qui est nécessaire». Youssouf Mlinde citera en exemple la désertion dont a été victime son école. «Nous avons préparé 23 divisions pour cette année mais après le déclanchement de la grève, nous nous retrouvons avec 17 divisions. Ce qui fait que certains enseignants seront probablement affectés ailleurs afin de ne pas être sous utilisés en terme d’horaires hebdomadaires».


Am et Eldjihad Ibrahim

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