La rentrée des écoles publiques au niveau de Ndzuani n’était pas vraiment effective jusqu’à hier, mercredi. Dans beaucoup d’établissements, un certain nombre d’enseignants et d’élèves vont et viennent, mais rien ne se passe encore vraiment dans la plupart des salles de classe. Au point qu’un un enseignant du lycée de Mutsamudu, trouvé dans sa classe (qui n’a pas suivi les consignes de grève du syndicat) avec quelques-uns seulement de ses élèves, a reconnu que «maintenant ce sont eux qui manquent à l’appel».
Au lycée de Mutsamudu justement, un des enseignants qui ont suivi le mot d’ordre syndical a affirmé que même du côté des enseignants, nombreux sont ceux qui préfèrent rester dans la cour de l’établissement au lieu d’entrer dans leurs classes, estimant que les revendications de l’intersyndicale du corps enseignant «sont simples», car «édictés dans les conventions et chartes universelles que l’Etat comorien a ratifiées» mais qu’il ne veut pas simplement honorer.

Une commission de vérification de la rentrée

Ces revendications concernent notamment la régularité des salaires, l’avancement salarial ou encore le paiement du salaire du mois de mai 2017 aux établissements qui ne le sont pas encore. Malgré tout, les responsables de l’éducation, au niveau de l’île, continuent de rassurer la population, affirmant que la rentrée a bel et bien eu lieu mais qu’une certaine paresse s’observe du côté des élèves. Une commission de vérification de la rentrée, composée notamment des directeurs de l’enseignement primaire et secondaire, le représentant de l’Unicef ainsi que le représentant des délégués de l’exécutif insulaire a dit «croire en une rentrée effective des enseignants», que de son point de vue «il n’y aura pas de problème».

Selon Ali Moustoifa, le directeur de l’enseignement primaire et un des membres de ladite commission, «les enseignants ont répondu présents le 16 septembre, selon les rapports que nous détenons, le 19 les élèves ont répondu à moitié, car vous savez que les débuts de rentrée sont toujours marqués par un certain ralentissement». Mais d’après lui toujours, «la situation que nous avons à Anjouan n’est pas inquiétante». Il est à rappeler que le gouvernement et l’intersyndicale des agents de l’Education, en grève illimitée, poursuivent encore les discussions en vue de parvenir à un consensus sur la reprise effective des cours sur l’ensemble des trois îles.