Comme toutes les écoles, le centre social Anfia Ibrahim qui prend en charge des enfants porteurs de handicap a ouvert ses portes avant-hier lundi, 7 octobre dans la matinée. Elle accueille plusieurs enfants porteurs de différents types de handicap, physique et moral (autistes, trisomiques), peu importe l’âge et le sexe, car selon la directrice du centre, Hachimia Said Hassane Maoulana «chaque enfant a le droit de se sentir comme les autres, de jouir des mêmes droits notamment à l’éducation et à la santé. Chacun d’entre eux, selon ses capacités apportera sa pierre à l’édifice du pays».

Des programmes sont mis en place afin d’orienter ces enfants vers l’inclusion professionnelle, leur trouver deux jours de travail et deux jours au centre pour ceux qui maitrisent certains domaines. «Comme un de nos élèves maîtrise bien la réparation d’appareils électroniques, on est en train de voir comment lui trouver un travail dans une entreprise de la place qui s’occupe de ça. On fera pareil pour initier une de nos filles à être serveuse», devait rassurer Hachimia Said Hassan Maoulana. «Il est très important que vous les acceptiez dans votre monde. Ce n’est pas parce qu’ils sont en situation de handicap qu’on devrait les ignorer», a-t-elle déclaré. Un autre programme a été élaboré pour que toutes les mamans viennent exposer et proposer les techniques qu’elles utilisent pour l’entretien de leurs enfants. Le centre propose des cours de cuisine, de peinture, d’informatique. Les enfants participent également à l’achat des produits qu’ils utiliseront pour la cuisine. Il propose également des sorties d’initiation à la natation.

Malgré les difficultés, le centre est actif

Au centre social Anfia Ibrahim qui se trouve actuellement à Mdé-Sahani (route menant à Mkazi en passant par le sud), il y a le minimum nécessaire avec tout un personnel de différents profils à leur disposition. Les salles de classe sont équipées et aménagées de manière à ce que les enfants puissent se sentir bien à l’aise. L’objectif de l’établissement est de fournir une meilleure éducation à ces enfants et les accompagner à leur développer leurs capacités psychomotrices notamment du fait que, ces enfants-là, sont souvent livrés à eux-mêmes.

Des évaluations sont faites chaque fin de trimestre pour voir l’évolution de l’enfant. Le centre a l’agrément de l’éducation national et attend bientôt, celui du ministère de la santé. Il propose chaque mois une participation financière à tous les élèves et un moyen de transport et ils mangent sur place à part leurs gouters. «On a sollicité et sollicitons les entreprises à nous apporter leur aide pour pouvoir prendre en charge les factures. Tout aide est la bienvenue», ainsi, la directrice dudit centre de prise en charge de ces enfants «extraordinaires», appelle à la bienfaisance de qui pourra. Hachimia Said Hassane Maoulana appelle tout le monde à s’interroger sur cette question importance : «tu attendras quoi de l’autre si tu étais en situation d’handicap ?»

Rappelons que depuis son ouverture, le centre a toujours eu à affronter des difficultés surtout financières, tenant compte du fait qu’elle ne bénéficie d’aucune subvention de l’état. Mais, la jeune femme, ayant ouvert le centre, ne désespère pas. Alors que la rentrée de 2022 était incertaine, elle a pu compter sur la générosité de certains de ses compatriotes.Le Centre Anfia est l’une des 4 organisations à avoir bénéficié de la vente aux enchères du célèbre maillot «du gardien» des Cœlacanthes, Alhadhur Chaker en février. Le mois suivant, ce sont 4 artistes qui lui apportaient leur soutien lors d’un dîner de gala. Il s’agit des chanteurs Soulaimana Mze Cheikh, Norena, Faraz et Royida. En 2023, l’auteur compositeur Yaxleader avait tenu un concert caritatif au Rotary club de Moroni au bénéfice du centre social «Anfia Ibrahim» et Exim Bank Comores leur a remis un chèque.

Nassim Mohamed (stagiaire)