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Rentrée scolaire 2025-2025 | Le ministre de l'Éducation promet l'application de la loi del'orientation

Rentrée scolaire 2025-2025 | Le ministre de l'Éducation promet l'application de la loi del'orientation

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Face à la baisse des effectifs, le ministère de l’Éducation prévoit des fermetures d’établissements publics dès la rentrée. Il invoque l’application rigoureuse de la loi d’orientation.

 

Le ministre de l’Éducation nationale, Bakar Mvoulana, a présidé une réunion de sensibilisation et de concertation avec l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion et l’encadrement du système éducatif public de Ngazidja. La rencontre s’est tenue le jeudi 7 août à la faculté Imam Chanfiou de Moroni.

Au cœur des échanges figuraient la préparation de la rentrée scolaire 2025-2026 et la communication de certaines décisions importantes concernant le fonctionnement des écoles publiques.

Le ministre a présenté brièvement les résultats des examens nationaux de fin d’année, et a affirmé que Ngazidja demeure « la mauvaise élève » comparée aux autres îles. Il a mis en cause les établissements privés, qui « accueillent une grande partie des élèves sur l’île ». Bakar Mvoulana a aussi demandé à l’assistance de relayer, dans les régions, l’information selon laquelle certaines écoles publiques pourraient être fermées dès la prochaine rentrée faute d’effectifs suffisants.

« L’an dernier, 117 écoles ont été fermées. Cette année, certains collèges et lycées publics pourraient également fermer », a-t-il déclaré. En principe, un collège composé de quatre divisions devrait accueillir 160 élèves, contre 120 pour un lycée à trois divisions. Or, selon les techniciens du ministère, plusieurs collèges et lycées comptent à peine 80 élèves. Les établissements ruraux de Mwadja, Ouziwani, Vouvouni, Singani, Dashe, Fumbudzivuni et Mitsamihuli sont particulièrement concernés.

« De tels établissements ne devraient pas exister alors que d’autres, dans les autres îles, accueillent un effectif bien plus important », a poursuivi le ministre. Il a également annoncé que les enseignants en sous-charge horaire à Ngazidja seraient redéployés vers les autres îles afin de répondre aux besoins en personnel.

La réunion a été dominée par les questions liées aux effectifs et aux budgets alloués aux établissements. Aucun résultat détaillé par établissement n’a été présenté, ce qui empêche ainsi une lecture précise des performances individuelles.

Le ministre a appelé les préfets, les maires et les autres autorités locales à relayer le message dans leurs régions respectives afin de trouver des solutions adaptées. Mais cette annonce suscite l’inquiétude. Un proviseur du sud de l’île s’est interrogé sur la démarche du ministère. « Comment le ministère peut-il ignorer les difficultés du secteur, tout en tentant d’impliquer les préfets et les maires, qui n’ont pourtant pas de pouvoir décisionnel en matière d’éducation ? » Selon lui, « l’éducation relève de la responsabilité exclusive du ministère, et non des autorités locales », et cette approche « risque de mettre en conflit ces derniers avec leurs communautés ».

Le maire de Dimani, Ibrahim Ahamada, a pour sa part invité le ministère à fixer un seuil minimal d’élèves pour les écoles privées, s’il tient réellement à défendre l’école publique. Ce à quoi le ministre a répondu que cela n’était pas possible, en vertu de la loi d’orientation de l’éducation.

Enfin, l’ancien proviseur Ahamada Hassani a exhorté le ministre à ne pas confondre éducation et politique. « La majorité des chefs d’établissement sont nommés pour des raisons politiques. Beaucoup ignorent leurs missions, et certains transfèrent même des élèves du public vers leurs écoles privées », a-t-il dénoncé.

Hamidou Ali

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