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Rentrée scolaire I Les enseignants contraints à faire un choix entre le privé et le public

Rentrée scolaire I Les enseignants contraints à faire un choix entre le privé et le public

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Les enseignants désireux d’exercer à plein temps dans le secteur privé, doivent systématiquement demander une disponibilité précise, la note circulaire publiée le mois dernier par le ministère de l’Éducation nationale. À chaque rentrée, le ministère prévient toujours les enseignants que le cumul de fonction (privé et public) ne serait pas toléré. Mais l’annonce n’a jamais eu effet.

 

Une directive du ministère de l’Éducation interdit à nouveau les enseignants d’exercer à la fois dans le privé et dans le public. D’aucuns se demandent si, cette fois-ci, la mesure sera appliquée de manière effective. «Conformément à l’article 78 de la loi du 29 décembre 2020, promulguée, portant révision de la loi N°94, relative à l’orientation de l’Éducation, le cumul des fonctions des enseignants et formateurs dans l’enseignement public et privé est interdit», indique, l’article 37 de la note circulaire, en date du 19 septembre.


La disposition est, en revanche, accompagnée de quelques précisions. «Dans des conditions particulières, le ministère de l’Éducation nationale peut autoriser, par arrêté un enseignant du public à intervenir dans le secteur privé», lit-on dans le document sans le moindre détail sur les catégories de personnes qui pourraient bénéficier d’une telle dérogation. Tout agent de l’État qui voudrait exercer dans une école privée d’enseignement, de formation professionnelle devra formuler une demande contresignée par le chef d’établissement ou le directeur demandeur et obtenir une autorisation d’une validité d’un an, délivrée par le ministère de l’Éducation nationale et qui n’est accordée qu’à l’établissement rapporte, l’article 38 de la note.

«Tous les fonctionnaires»

Pour ceux qui souhaitent travailler à plein temps dans le privé, ajoute la circulaire doivent systématiquement demander une disponibilité. Dans le cas contraire, les contrevenants, seront mis en disponibilité d’office par les services compétents, met en garde le ministère de l’Éducation.À lire le document, composé de 65 articles, les enseignants ne sont pas les seuls agents de l’Education qui vont être obligés à renoncer au privé s’ils désirent rester dans le secteur public. Mais les inspecteurs et conseillers pédagogiques, ou encore les responsables administratifs du ministère, quel que soit le niveau d’exercice, sont également concernés et ne peuvent exercer dans les établissements publics et privés, en qualité d’enseignant ou de formateur. «Toutefois, des missions d’enseignement ou de formation peuvent leur être attribuées par leurs hiérarchies dans le cadre de la formation initiale et continue de personnels de l’Éducation nationale», nous apprend la circulaire.

 

Interrogé, le secrétaire général de l’intersyndicale des agents de l’éducation, Moussa Mfougouliye, assure que tant que la mesure ne sera pas étendue aux autres corps, les enseignants n’accepteront pas de se soumettre. «Les médecins et tous les fonctionnaires travaillant dans le privé doivent être inclus. Car la loi est faite pour tout le monde. Pourquoi le personnel soignant est libre d’exercer dans le privé mais pas nous. Ils ne peuvent se limiter seulement aux enseignants», insiste le patron de l’intersyndical. Il faut noter que ce n’est pas la première fois qu’on fasse une telle annonce.


À chaque rentrée, le ministère prévient toujours les enseignants que le cumul de fonction (privé et public) ne serait pas toléré. Mais l’annonce n’a jamais eu d’effet. Les raisons qui expliquent cette bérézina, sont nombreuses.L’absence d’une volonté des autorités de mettre enfin de l’ordre dans le secteur public en est une. Sans oublier les conditions de travail, les grèves intermittentes qui émaillent toujours l’année scolaire, les arriérés de salaires qui ont fini par pousser au fil des années les enseignants du public à s’investir dans les établissements privés, plus prometteurs selon eux.Actuellement, excepté un nombre infime, tous les fonctionnaires enseignants travaillent dans le privé. Certains en sont même des propriétaires d’où l’apparition des établissements ne répondant à aucun norme.

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