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Rentrée scolaire I Retard à l’allumage pour les élèves

Rentrée scolaire I Retard à l’allumage pour les élèves

Éducation | -   Hamidou Ali

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L’absence des élèves pendant les premiers jours suivant la rentrée scolaire est un phénomène récurrent. Certains enseignants débutent les cours avec moins de cinq élèves. Cela traduit un relâchement du suivi de l’enseignement public, d’après certains.

 

Les élèves inscrits dans les établissements scolaires publics étaient censés reprendre les cours le lundi 30 septembre, selon l’arrêté signé par le ministre de l’Éducation nationale, Bacar Mvoulana. Cependant, jusqu’au samedi 5 octobre, la majorité des élèves n’avait toujours pas rejoint leurs établissements respectifs, alors que les enseignants étaient présents pour assurer les cours.


«Ce phénomène témoigne d’une négligence des élèves dans les écoles publiques, tandis que d’autres y voient une conséquence du relâchement des autorités éducatives», commente un enseignant. Mohamed Ibrahim, directeur du collège de Moroni Coulée, parle d’une «mauvaise habitude» prise par les élèves. «Les enseignants sont prêts à commencer une semaine avant les élèves, mais ces derniers prolongent encore leurs vacances d’une semaine supplémentaire. C’est une attitude déplorable», explique-t-il.

Certains enseignants se sont retrouvés à donner cours avec à peine trois à cinq élèves dans des classes qui en comptent habituellement une trentaine. Deux enseignants du même établissement affirment avoir entamé leurs cours dès le début. «J’ai déjà donné trois cours depuis la rentrée, car malgré la négligence de certains, nous avons des responsabilités à assumer», témoigne Saïd Yahya, professeur d’arabe. Salim Ibrahim, enseignant de français, déplore quant à lui un «manque de motivation» chez les élèves, qui, selon lui, ont perdu confiance à l’école publique.

Une lenteur administrative ?

De son côté, le proviseur du lycée de Dimani, Ahamada Msahazi, félicite les enseignants pour leur respect de l’appel du ministre de l’Éducation, malgré l’attitude des élèves.
Il estime cependant que des retards administratifs, notamment dans l’affectation des enseignants et l’inscription des élèves transférés d’une école à une autre, peuvent expliquer l’absence de certains élèves. «Certains préfèrent attendre que les cours se stabilisent et que leur inscription soit confirmée avant de se présenter», indique-t-il.

Mohamed Ali Dia, proviseur du lycée d’Itsandra, qui a obtenu les meilleurs résultats au baccalauréat parmi les lycées publics, évoque également des retards dans l’affectation des enseignants. «Une dizaine d’enseignants n’ont pas encore été affectés. Certains professeurs sont déjà là, mais la majorité des élèves n’ont pas encore vu les leurs», explique-t-il.

L’effectif de son établissement avoisine habituellement 300 élèves. Un élève du collège de la Coulée note que «plusieurs bancs ne sont pas encore occupés». Malgré tout, Saandiat Darouéche, directrice de l’école primaire de la Coulée, se félicite du bon déroulement de la rentrée dans son établissement. Selon elle, l’effectif dépasse les prévisions initiales. L’exception qui confirmerait la règle?

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