Alors que ce 17 septembre est inscrite dans le calendrier scolaire officiel de l’année 2018-2019 comme la date de la rentrée des enseignants, à Ndzuani ces derniers n’ont pas été nombreux à s’y conformer. «Il n’y a personne ! Je m’en vais aussi… », s’est lamenté, par exemple, un professeur d’arabe du lycée de Sima, qui était allé récupérer son emploi du temps, à 9 heures passées. «Moi, en tant que chef d’établissement, j’ai ouvert l’école. Mais les enseignants ne sont pas venus...», a répondu un directeur d’école primaire de cette même région, questionné dans la rue par un parent d’élève.
Bizarrement, certains enseignants, qu’Al-watwan a interrogés au sujet de la rentrée, ont même ironiquement rétorqué qu’ils ne savaient pas qu’il y avait une rentrée des classes. Il se pourrait, en fait, que le corps enseignant de l’île ait tout simplement choisi de suivre les directives des autorités syndicales locales. Celles-ci, à l’issue d’une assemblée tenue le 10 septembre dernier à Mutsamudu, ont décidé que « le Syndicat national des professeurs comoriens, section de Ndzuani, n’est pas prêt à reprendre le chemin de l’école tant que le salaire de mai 2017 n’est pas versé à tous les enseignants, conformément au mémorandum signé entre les gouverneurs des îles et l’Intersyndicale, ainsi que le déblocage inconditionnel des avancements et des intégrations conformément à la loi en vigueur (sic)», selon le procès-verbal de cette réunion.
Cette posture des autorités syndicales au niveau d’Anjouan semble, toutefois, en contradiction avec celle de Moussa Mfoungouliye, le secrétaire général de l’Intersyndicale nationale des enseignants, qui a déclaré : « nous ne grevons pas, si on nous demande de rentrer, nous allons nous rendre dans les salles de classe et enseigner, même si l’année passée n’est pas validée (Lire Al-watwan du 14 septembre 2018). » Mais si les syndicalistes de l’île décident ainsi subitement de faire de nouveau émerger cette vieille revendication des avancements, c’est parce qu’ils auraient appris «de sources bien fondées», que le dernier contrôle physique des agents de l’Etat a décelé « plein d’anomalies et d’irrégularités» dans le fichier actuel de la Fonction publique, et sont donc persuadés que leur correction permettra «le déblocage de ces avancements».