Le secrétaire général du Sneuc (Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores), Youssouf Boinaheri, a tenu un point de presse mardi dernier afin de faire le point sur la situation actuelle à l’Université des Comores. L’annonce du rectorat concernant la tenue des concours d’admission dans certaines composantes de l’Udc a constitué l’axe principal de cette rencontre.
Le syndicaliste s’est appuyé sur un communiqué rendu public par le rectorat lundi dernier, annonçant les dates des concours d’admission. Selon lui, ce communiqué ne fait que semer davantage de confusion parmi les étudiants, déjà affectés par la grève illimitée. « Au lieu de chercher à résoudre la crise, l’administration affiche son indifférence, en lançant les activités de la rentrée universitaire 2025-2026 alors que l’année en cours n’est même pas clôturée», a-t-il déploré.
Le syndicat considère cette décision comme une tentative de passage en force, susceptible non seulement de délégitimer la mobilisation syndicale, mais également d’aggraver la désorganisation de l’université.«Nous tenons à alerter les étudiants et leurs parents : les enseignants de l’Université des Comores ne sont en aucun cas impliqués dans l’organisation de ces examens. Nous ignorons même où et comment les sujets ont été préparés, ainsi que les modalités de correction», a déclaré Youssouf Boinaheri.Il a par ailleurs rappelé que les concours d’admission visent à sélectionner les nouveaux étudiants en fonction des capacités d’accueil des différentes composantes.Or, sans les résultats officiels de fin d’année (y compris ceux des sessions de rattrapage), l’administration de l’Udc ne saurait déterminer le nombre d’étudiants à admettre.
Le bureau du Sneuc a adressé des courriers aux chefs des quatre composantes concernées par les concours (l’Institut universitaire de technologie, l’Institut de formation des enseignants et de recherche en éducation (Ifere), l’École de médecine et de santé publique (Emsp), et le Département de littérature anglaise) pour leur signifier que le syndicat n’est impliqué ni de près ni de loin dans l’organisation de ces examens.
Youssouf Boinaheri a exprimé son inquiétude face à l’attitude de certains responsables de l’université, qui, selon lui, continuent de nuire à la réputation de l’Udc. «Notre université est paralysée par des problèmes administratifs et financiers. Pourtant, certains responsables persistent à ignorer nos revendications, montrant ainsi une image dégradante de notre institution», a-t-il regretté.Enfin, il a tenu à rappeler que le mouvement de grève reste actif et pleinement justifié. «Aucune activité administrative ou pédagogique ne devrait reprendre tant que nos revendications essentielles n’auront pas reçu de réponse claire et formelle», a-t-il conclu.
