Une reprise de cours le 16 mai prochain est-elle possible ? Si jusqu’à présent aucun report n’a été annoncé, le syndicat des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc), reste dubitatif quant au respect de cette date.

Dans un point de presse organisé dans la matinée d’hier lundi à l’école de médecine et de santé publique (Emsp), le bureau du Sneuc a avancé les raisons qui motivent leur inquiétude par rapport à la reprise des cours samedi prochain. Pour les syndicalistes, «on ne peut pas reprendre des cours sans la présentation d’un plan spécifique surtout en cette période de crise». Selon leur argumentation, la note suspendant les cours jusqu’au 16 mai avait fait mention d’une mesure de «prévention». «Maintenant la donne a changé. Le pays est touché par la pandémie. Pour faire respecter les mesures de barrières, il faut plus de moyens. Malheureusement c’est le silence radio du côté des autorités».

Devant la presse, les conférenciers ont soutenu qu’ils ont tenté de se rassurer de leur sécurité avant la reprise. «Nous nous sommes approchés du ministère et de l’administration centrale en vain. Aucune réponse jusqu’à maintenant. Raison pour laquelle, nous lançons ce cri d’alarme», a déploré, le sectaire général du Sneuc, Abdou Saïd. Dans ses propos, il a rappelé qu’à l’Université des Comores, un seul amphithéâtre accueille jusqu’à 500 étudiants. «Comment faire respecter les mesures barrières notamment la distanciation exigée», s’interroge notre conférencier.

Au sujet de la capacité d’accueil qui n’est pas compatible avec la mesure de distanciation, le patron du Sneuc de rappeler que le plus souvent, trois étudiants se départagent une seule table-banc. «Admettons que le syndicat soit capable de distribuer des masques aux enseignants, mais ce geste ne sera pas suffisant. C’est avant tout notre santé, celle des étudiants aussi», dit-il. Pour le secrétaire général du Sneuc, pour reprendre les cours, «toutes les conditions doivent être réunies et cela doit s’ajouter au paiement des salaires des mois de mars et avril des agents de l’Université». A en croire Abdou Saïd, le non paiement de ces salaires constitue «une violation du protocole signé en février dernier entre le ministère de l’Éducation et le syndicat des enseignants».

Dans cet accord, à l’origine de la reprise des cours du second semestre, le gouvernement s’était engagé à verser les salaires des agents de l’Université en même temps que les fonctionnaires. Sauf que jusqu’à hier, 11 mai, les agents de l’Udc attendaient toujours le paiement des salaires des deux mois qui viennent de s’achever. «Le pays est frappé par une maladie qui nécessite une limitation des déplacements, à cela s’ajoute aux difficultés posées par le mois sacré de ramadhwani. Comment allons-nous vivre sans salaires», a regretté Abdou Saïdn