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Revendications des grévistes à l’Université des Comores I Le Sneuc pointe du doigt «un blocage administratif»

Revendications des grévistes à l’Université des Comores I Le Sneuc pointe du doigt «un blocage administratif»

Éducation | -   Hamidou Ali

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En grève depuis juin, le syndicat accuse l’État de «ne pas prendre en compte » ses revendications, dont le recrutement de 23 enseignants bloqué depuis 2016, et alerte sur les conséquences pour la rentrée universitaire.

 

Le secrétaire général du Sneuc (Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores), Youssouf Boinaheri, a tenu un point de presse samedi 9 août à Moroni.
Deux sujets ont dominé la rencontre : l’entretien avec le ministre de l’Éducation nationale et la situation de la grève illimitée déclenchée le 19 juin. Selon le chef syndicaliste, le ministre a reconnu la légitimité des revendications, mais aucune décision n’a encore été prise. « Nous saluons cette initiative de dialogue sollicitée par le ministre, mais rien n’a été décidé et aucune promesse n’a été faite.

Certaines revendications ont été satisfaites par le passé, mais d’autres, pourtant essentielles, comme le recrutement des 23 enseignants, sont annoncées comme “en bonne voie” depuis 2016», a-t-il fait savoir. «Nous ne défendons pas des privilèges, mais des revendications morales et statutaires avant d’être financières», a-t-il précisé. S’appuyant sur le droit du travail, Youssouf Boinaheri a rappelé que les droits et devoirs doivent être réciproques entre employeur et employé, et que la loi protège davantage le travailleur, car l’employeur a tendance à user de son statut à son avantage.

Des soucis administratifs pour la prochaine rentrée

Il s’est aussi dit «inquiet qu’après les assises sur la transformation de l’éducation nationale, le gouvernement continue de bafouer les droits des enseignants, ce qui fragilise le fonctionnement même du système éducatif». Selon lui, «si le ministre n’était pas isolé au sein du gouvernement, la situation des 23 enseignants ne resterait pas bloquée depuis 2016 ». Pour rappel, depuis le 19 juin, le Sneuc réclame la satisfaction de cinq points jugés essentiels à leurs conditions administratives et professionnelles. Cette grève compromet notamment la correction des examens.

À l’approche de la rentrée universitaire 2025-2026, prévue en septembre, les étudiants ne connaissent toujours pas leurs résultats, ce qui bloque certains d’entre eux dans leurs démarches d’inscription dans d’autres établissements, notamment à l’étranger. Youssouf Boinaheri s’est dit «préoccupé par le silence de la communauté, notamment des parents d’élèves, du comité des sages et surtout du recteur» de l’Université des Comores. Il a enfin déploré que «certains administrateurs confondent les missions pédagogiques et administratives, allant jusqu’à imposer aux chefs de composantes de publier des résultats sans respecter les normes pédagogiques propres à l’enseignement supérieur».

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