Le secrétaire général de l’Udc, Mouigni Hamza, a réfuté les accusations de «détournement» présumé de salaires, portées par le syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc). Samedi 20 septembre dernier à l’École de médecine et de santé publique, à Moroni lors d’un point de presse, des membres du Sneuc ont soutenu que le gouvernement a débloqué trois mois de salaires mais que l’administration universitaire n’aurait toujours pas pris des dispositions pour procéder au paiement.
«Certains enseignants de la Faculté de droit et d’autres de l’Institut universitaire de technologie [Iut] n’ont pas perçu leurs trois mois de salaires comme les autres. Parce qu’ils ont refusé de céder aux pressions de l’administration pour travailler durant la grève, le rectorat n’a pas versé la totalité de leurs dus. Nous avons donc porté plainte contre le rectorat pour détournement de fonds», a-t-il affirmé, et a précisé que le Sneuc « n’est pas disposé à négocier avec le rectorat», a souligné Youssouf Boinaheri.
L’Université reconnait avoir bien reçu ces salaires mais indique que le paiement est conditionné à certaines obligations qui ne seraient toujours pas honorées par les bénéficiaires. «L’institution rémunère des services effectivement rendus. Certains enseignants de la Faculté de droit, comme d’autres de l’Iut, n’ont pas rempli leurs obligations : enseigner, évaluer et remettre les résultats. J’ai convenu avec le doyen de la Faculté de droit que la totalité de leurs salaires sera versée dès qu’ils fourniront les résultats. Quant au cas de l’Iut, leurs salaires sont disponibles depuis ce lundi», a justifié, pour sa part, le secrétaire général de l’Udc, Mouigni Hamza. Devant les medias, les syndicalistes sont revenus sur la grève illimitée entamée depuis juin à l’Udc, laquelle perturbe fortement la fin de l’année universitaire, évoquant même «des avancées» ces dernières semaines. « Nous enregistrons des avancées positives de la part du gouvernement sur nos revendications. Toutefois, la décision de lever la grève dépendra de la rencontre de ce lundi [aujourd’hui même] avec le ministre Bacar Mvoulana », a précisé Youssouf Boinaheri.
23 enseignants
Le syndicat indique que trois revendications sur cinq ont été satisfaites, notamment le paiement de trois mois de salaires, l’arrêté concernant 23 enseignants, ainsi que la nomination des chefs de composantes et du secrétaire général de l’université. Selon Boinaheri, seule la nomination des responsables est pleinement effective, tandis que le dossier concernant les 23 enseignants nécessite des rectifications avec le secrétariat du ministère. À noter que le Sneuc avait formulé cinq revendications. Trois d’entre elles sont aujourd’hui considérées comme résolues, mais les étudiants continuent de réclamer la publication de leurs résultats ainsi que les dates des sessions de rattrapage de l’année universitaire 2024-2025.
