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Situation économique dans les écoles privées I La coordination nationale évoque «le risque d’une rentrée difficile»

Situation économique dans les écoles privées I La coordination nationale évoque «le risque d’une rentrée difficile»

Éducation | -   Nassila Ben Ali

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La coordination nationale des écoles privées indique que les établissements scolaires privés traversent une situation économique difficile avec des retards de paiement de salaires de leurs agents et employés, des retards de remboursement des prêts effectués auprès des banques et des retards de paiement des loyers. Elle montre que si ces problèmes ne sont pas résolus, l’on risque d’avoir “une rentrée scolaire difficile”.

 

La coordination nationale des écoles privées a convié la presse hier, lundi 19 octobre, pour exposer les problèmes liés à la fin de l’année scolaire 2019-2020, mais également ceux relatifs à la prochaine rentrée scolaire. A l’occasion, le trésorier de la coordination des écoles privées, Ali Ahamada, a rappelé la situation économique difficile dans laquelle vivent les écoles privées qui ont fermé depuis mars (trois mois durant). “On a rencontré le ministre de l’Education nationale au mois d’avril, on a exposé nos problèmes, il a pris acte et l’on nous a recommandé de rencontrer les ministres des Finances et de l’Economie pour en discuter”, a-t-il raconté, ajoutant que 250 établissements scolaires privés, sur le plan national, ont sollicité l’accompagnement du gouvernement pour atténuer un peu les conséquences de la crise engendrée par la pandémie de la Covid-19.


“Nous avons ainsi sollicité 1,289 milliards, mais le gouvernement a revu notre demande en baisse et l’a fixée à 655 millions, sachant qu’il n’a pas pris en compte les enseignants de collèges et lycées, mais unique ceux du primaire et de maternelles ainsi que les administrations”, a indiqué Ali Ahamada. Ce directeur de l’école privée franco-arabe soulignera que le gouvernement a accepté d’aider 222 établissements privés, mais jusqu’à lors, rien n’a été déboursé.
Pour sa part, le directeur du Groupe scolaire Avenir, également coordinateur des écoles privées de Moroni, a évoqué les principales conséquences de la pandémie envers les écoles privées. Il citera le problème lié aux salaires des employés, estimés à plus 6.000 agents. “Nous faisons face également au problème des prêts avec les banques. Et là, on compte entre 5 et 6 mois de non-remboursement”, a-t-il fait savoir. Moussa Abdou a souligné en outre le souci lié au paiement des loyers.

“Non à un agrément annuel”

Il indiquera que la plus grande majorité des établissements scolaires privés sont logés dans des bâtiments loués, et ils accusent entre 4 à 5 mois de d’impayés. “Si on prend en compte tous ces problèmes, on risque d’avoir une rentrée scolaire difficile”, a-t-il mis en garde. Autre sujet abordé par la coordination des écoles privées concerne les agréments. L’on a appris que le ministère a demandé aux écoles privées de présenter de nouveaux documents pour de nouveaux agréments.
Sauf qu’il se pose un problème car il serait, selon des sources bien fondées, d’un an. “D’abord, nous demandons au ministère de revoir la date du 30 octobre car les écoles ne seront pas prêtes pour remettre leurs dossiers. Nous sollicitons ainsi qu’il prolonge jusqu’au 30 décembre”, a demandé le président de la coordination des écoles privées, Soidri Youssouf.


Le directeur de l’Ecole privée le Phare déplore cependant le manque de continuité dans les affaires. “On ne comprend pas des écoles créées il y a plus de 30 ans soient considérées de la même manière que les nouvelles écoles. On n’accepte pas les agréments d’un an. Ce n’est pas raisonnable”, a-t-il dénoncé, annonçant une assemblée générale le mercredi. Pour rappel, le pays compte actuellement 388 écoles privées : 210 à Ngazidja, 139 à Ndzuani et 39 à Mwali. Sur ces 388 écoles privées, 250 établissements ont sollicité l’accompagnement du gouvernement, mais le ministère a accepté d’accompagner seulement 222 écoles.

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