Le syndicat des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) s’est réuni, jeudi 24 mai, en assemblée générale extraordinaire à l’Institut de formation des enseignants et de recherche en éducation (Ifere). Cette assemblée – qui s’est tenue simultanément à Mwali et Ndzuani par vidéoconférences – a vu la participation de cent trente trois membres sur les cent soixante que compte le syndicat, à raison de soixante sept membres à Ngazidja, cinquante sept à Ndzuwani et neuf à Mwali. A l’ordre du jour, le report du second tour de l’élection du président de l’Université des Comores, notifié le 12 mai dernier par le ministre de l’Éducation nationale, Salim Mohamed Abdérémane. Un second tour qui devait opposer, lundi 14 mai, Achmet Saïd et Ouledi Ahmed.

L’assemblée générale s’est déroulée dans un “climat apaisé”, si l’on compare aux tensions qui secouent actuellement l’Université. À en croire le secrétaire général du Sneuc, “les débats se sont déroulés sans passion. Toutes les interventions sont allées dans le même sens. Le souhait affiché est la tenue, le plus rapidement possible, du second tour des présidentielles de l’Université”. Il a été demandé, poursuit Hassane Youssouf, au syndicat de tout mettre en œuvre pour “débloquer la situation”, en privilégiant, cela dit, les négociations. Il a ainsi été décidé d’adresser une lettre au Comité électoral en vue de l’établissement du calendrier des élections dans “les meilleurs délais”.

En même temps, le Sneuc compte lancer une campagne de sensibilisation auprès des parents, des étudiants et de l’opinion publique, à travers les médias, pour, selon toujours le secrétaire général du Sneuc, “la tenir en témoin, et parer ainsi à toute éventualité”. Ce dernier laisse par ailleurs entendre que c’est l’intrusion de la “politique politicienne” dans les affaires de l’Université qui a faussé ces élections.

“Parer à toute éventualité”

Hassane Youssouf prévient que le syndicat ne permettra aucune ingérence de la part des politiques, notables et autres délégations régionales. “Achmet ou Ouledi, nous ne sommes pour aucun candidat en particulier. Ce qui nous importe, c’est le bien être de l’Université. Nous dénoncerons donc tout candidat qui portera ces élections en dehors du cadre universitaire”, affirme-t-il avec fermeté.

Le Sneuc se donne un délai de deux semaines, après l’envoi de la lettre au Comité électoral ainsi qu’au ministre de l’Éducation et au secrétaire général du gouvernement, pour trouver une issue au problème. Passé ce délai, le syndicat prévoit de tenir une seconde assemblée, et agir en conséquence.
Dayar Salim Darkaoui