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Soutenance universitaire I L’aveu sous la contrainte, à l’étude

Soutenance universitaire I L’aveu sous la contrainte, à l’étude

Éducation | -   Nadhoim Ahamada

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L’étude démontre que la sharia islamique, bien avant la Déclaration universelle des droits de l’Homme ou la Charte arabe des droits de l’Homme, interdit clairement la coercition et protège les droits de l’accusé. Le mémoire souligne que les aveux obtenus sous la contrainte sont considérés comme nuls et non avenus dans la jurisprudence islamique. Celle-ci prévoit également des sanctions sévères pour ceux qui auraient recours à de tels moyens.

 

Hier, à la Faculté des études islamiques et arabes Imam Chafiou, le chercheur Cheha Ali Hamadi a soutenu un mémoire portant sur un sujet délicat «Forcer l’accusé à avouer dans la jurisprudence islamique». Devant un large public composé par des enseignants chercheurs, prédicateurs, amis et proches, il a exposé ses travaux devant un jury composé du Dr Hassan Ali Ahmed Kari, qui présidait la séance, du Dr Abdoulhakim Mohamed Chakir et du Dr Saïd Ahmed Mohamed. Le doyen de la faculté, Dr Abdou Raouf Abdou Omar, était également présent.


L’intervention de Cheha Ali Hamadi s’est concentrée sur le concept de coercition dans la jurisprudence islamique, en abordant ses différents types, piliers et conditions. Il a également passé en revue les références au sujet dans le Coran et la Sunna, ainsi que les avis des savants islamiques. Un point central de l’étude portait sur les droits de l’accusé en islam, ainsi que la légitimité et les conditions de validité des aveux. L’étude démontre que la sharia islamique, bien avant la Déclaration universelle des droits de l’Homme ou la Charte arabe des droits de l’Homme, interdit clairement la coercition et protège les droits de l’accusé.

Des versets coraniques, des hadiths prophétiques et le consensus des érudits en attestent selon l’étude.
Dans son analyse, le chercheur a également exploré le rôle de la détention provisoire, en soulignant que, selon la majorité des savants, il est permis d’emprisonner un accusé pour une durée limitée, dans l’intérêt général. Mais il a insisté sur un point crucial : «les aveux obtenus sous la contrainte sont considérés comme nuls et non avenus dans la jurisprudence islamique, qui prévoit également des sanctions sévères pour ceux qui auraient recours à de tels moyens». La charia prévoit, selon Cheha Ali Hamadi, des représailles à l’encontre des agents qui contraignent les accusés à avouer.


Le mémoire de Cheha Ali Hamadi apporte également des recommandations pratiques : il plaide pour une formation renforcée des forces de sécurité et des enquêteurs, afin qu’ils respectent les principes islamiques dans le traitement des accusés. Il insiste également sur l’importance de bannir la torture, d’autant plus que les avancées technologiques offrent aujourd’hui des moyens légitimes pour découvrir la vérité.

 

Un sujet intéressant, traité avec rigueur, qui résonne avec force à l’heure où les questions des droits humains et des méthodes d’enquête partout dans le monde, sont au cœur des préoccupations sociétales et qui permet de faire résonner la voix de l’Islam qui plaide pour un respect strict des droits humains quel que soit le statut de la personne lors d’une enquête judiciaireÀ l’issue de la soutenance, qui a duré plus d’une heure avec questions réponses à bâton rompu, le jury a attribué à l’impétrant la mention «excellente», preuve d’un travail d’une grande qualité.

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