Moins de deux semaines après la rentrée des étudiants, l’Université des Comores doit faire face à une explosion inédite des effectifs. Une situation qui touche presque tous les sites universitaires. Puisque même ceux longtemps épargnés par ce sureffectif dans le passé, se trouvent aujourd’hui confrontés à une augmentation du nombre d’étudiants. L’exemple le plus concret est celui de la faculté des sciences et techniques (Fst).
Chaque année, cette composante accueille au maximum 820 étudiants, licence et master compris. “Au début de la rentrée, ce chiffre avoisinait les 1.446 étudiants. Actuellement, on est à 1.836 étudiants.
Ce sont généralement, les étudiants qui souhaitaient partir à l’extérieur et dont les projets sont tombés à l’eau”, a expliqué le doyen de la faculté des sciences. Soulé Hamidou a ajouté également que les élèves des séries scientifiques recalés dans les concours pour les différentes écoles sont aussi reversés à la Fst.
Si ce phénomène a fait son apparition, depuis l’année dernière, c’est aussi à cause de la crise sanitaire, estime le doyen de la Fst. La fermeture des frontières avait poussé de nombreux jeunes à abandonner toute idée de voyage. “Il y en a qui hésitent encore à envoyer leurs enfants à l’extérieur car, ceux-ci sont trop jeunes pour partir seuls”, a ajouté le doyen, dans un entretien accordé hier lundi, dans son bureau.
1.836 étudiants
Pour gérer ces 1.836 étudiants, soit le double de l’effectif habituel, la faculté des sciences a transféré deux classes au lycée de Moroni. Le proviseur, en commun accord avec le doyen, a accepté de mettre à leur disposition des salles. Elles sont destinées aux étudiants de la licence 2 des départements de mathématiques et physiques chimie. Moins touchée, l’École de médecine et de santé publique (Emsp) a réaménagé également son emploi du temps pour libérer quelques heures au profit de la Fst. Sauf que malgré ces solutions palliatives, le problème est loin d’être résolu.
“Avec les salles de l’école de médecine dont la capacité d’accueil ne dépasse pas 80 places, il est toujours difficile pour les 200 étudiants des départements comme science de la vie et de la terre (Svt) de trouver place. Certains sont obligés de rester dehors. En gros, on gère mais difficilement”, déplore le doyen. Selon des témoignages recueillis sur place, pour espérer trouver une place, de nombreux étudiants se pointent même à 5h du matin, alors que les cours ne débutent qu’à 8h. Toujours à cause ces problèmes d’effectif, des départements ont opté pour des alternances.
Le programme des travaux pratiques (TP) a lui aussi été chamboulé. “Vu le nombre limité d’équipements, nous sommes dans l’obligation de revoir les horaires des travaux pratiques. Au lieu de finir à 18h, les étudiants partent à 20h, car on ne peut dépasser 20 participants par séance”, s’est justifié le doyen. Pour le cas de Ndzuani, contrairement aux années précédentes, le site de Patsy est moins bondé que d’habitude “C’est à cause des résultats moins reluisants enregistrés au niveau de l’île.
Patsy pas saturé
Cela a entrainé une chute des effectifs des licences 1, passés de 2.245 étudiants, en 2020, à 9.00 préinscriptions. Sur ce chiffre, figure une centaine d’étudiants venus de Mwali”, a précisé le directeur du site, Soiffaouidine Sidi. A l’en croire, il n’y a aucune formation y compris les L1 dépassant les 150 étudiants.
Même le département d’Arabe qui, pourtant est le mieux loti en matière d’enseignants ne totalise que 33 bacheliers préinscrits. Le seul système gardé, a précisé le directeur de Patsy, en raison de l’absence de places suffisantes, est la rotation entre les licences 2.
A Mvuni, en revanche, la situation semble moins alarmante en ce moment au niveau de quelques départements.Excepté les géographes de la 1ère année, qui n’ont pas encore démarré les cours, faute de salles pouvant les accueillir. De leur côté, les étudiants inscrits en L2 en administration économique et sociale (Aes) sont confrontés à un manque criant de tables-bancs, malgré un changement de salle. “On pose nos cahiers sur les genoux pour prendre des notes”, s’est plaint un étudiant.
Chaque année, ces problèmes de sureffectif se posent, sans que les autorités y trouvent des solutions. Selon un responsable de l’Udc, un projet financé par la France serait en cours. Celui-ci, permettra de construire quelques amphithéâtres dans les différents sites universitaires.