Patients jusque-là, le personnel Iatos (Ingénieurs, administrateurs, techniciens, ouvriers et de service) s’est enfin exprimé sur la situation administrative que traverse l’Université des Comores. Dans une assemblée générale extraordinaire organisée jeudi dernier à l’institut de formation des enseignants et de recherche en Education (Ifere), les employés se sont penchés deux sujets. “D’abord le fonctionnement de l’institution sans textes et puis la question de nos salaires”, a introduit dans un premier temps, le secrétaire général du syndicat national du personnel de l’Udc, Chamssoudine Mhoma.
Depuis 2018, l’Université n’a pas connu un président démocratiquement élu, comme ce fut le cas quelques années plus tôt. Dr Said Bourhane poussé à la démission est le dernier à avoir été choisi via les urnes par ses collègues conformément à la loi N°14- 024/Au de juin 2014 portant “orientation et organisation de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en Union des Comores”. Le scrutin censé aboutir à l’élection de son successeur n’est jamais allé jusqu’au bout. Le processus ayant été annulé alors qu’il ne restait plus que la tenue du second tour.Le président Azali Assoumani nommera des administrateurs provisoires sans mandats précis. Après Abdullah ben Said Hassane (2018-2020), l’Udc est dirigée voilà maintenant deux ans par l’ancien syndicaliste, Dr Ibouroi Ali Tabibou.
Conjoncture mondiale
Les enseignants ont beau réclamer l’organisation d’élections sans succès. Selon les autorités, “les textes qui régissent l’Udc sont caducs et doivent être réactualisés”. Sauf que les projets de loi amendés n’ont jamais été déposés à l’Assemblée nationale. Actuellement, même les mandats des chefs de composantes sont arrivés à terme.
Mais sans une loi, on ne sait pas sur quels règlements s’appuyer pour organiser les élections, déplorent les protestataires. “Les membres présents ont préconisé que nous rencontrions l’administrateur de l’Université et le ministère de l’éducation et celui des finances. Si nous ne constatons aucune avancée, nous irons nous allier avec les enseignants pour faire front commun car cette question nous concerne tous”, a indiqué, le secrétaire général du Syndicat Iatos, un collectif qui regroupe tous les employés du l’Université, du gardien jusqu’au chef de scolarité et qui n’ont pas le statut d’enseignants-chercheurs.
Au cours de cette Ag, l’assistance s’est également penchée sur l’amélioration des acquis sociaux tels que les salaires. “Vu la conjoncture mondiale, le personnel estime que l’État devrait l’accompagner en revoyant par exemple la valeur indiciaire pour que nous puissions vivre dignement et faire face à cette inflation généralisée. Qu’elle passe de 1300 à 1600 “, ont plaidé les syndiqués présents à l’Ifere qui réclament par ailleurs l’intégration d’indemnités (transports, poste, déplacements …) que bénéficient de nombreux employés de la plupart des administrations sauf eux.Si elles sont légitimes, ces doléances ont néanmoins peu de chance d’aboutir compte tenu des difficultés financières que rencontre l’Université.