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Trois questions à Abdullah Ben Saïd, candidat à l'élection à l’Université

Trois questions à Abdullah Ben Saïd, candidat à l'élection à l’Université

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Faisant partie des cinq candidats retenus pour succéder à Saïd Bourhane au terme d’une élection qui se tiendra le 7 de ce mois, Abdullah Ben Saïd place l’autonomie de l’université dans ses priorités. Il compte mettre en place certaines activités lucratives qui, selon lui, permettront à l’institution de disposer de fonds propres.

 


Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à être candidat ?


J’ai décidé de me porter candidat pour trouver des solutions aux multiples difficultés criantes que traverse l’Université. Parmi celles-ci, se trouvent, les problèmes récurrents de gestion financière, l’absence de programmation de suivi et évaluation des activités, le manque de recherche. Une fois élu je compte revoir la qualité de l’enseignement. Il va falloir trouver aussi des solutions aux conditions de vie des étudiants et du personnel iatos que l’on a tendance à oublier.

Certes l’Université n’a pas beaucoup d’argent mais la gestion n’est pas adéquate. Il faut reconnaitre qu’à cause de cette mauvaise gestion, d’autres problèmesrefont surface. Les activités programmées ne sont pas réalisées en raison de l’incertitude liée à la disponibilité des fonds. Aujourd’hui, l’Udc rencontre des difficultés d’évolution en raison de la réduction du financement des recherches des enseignants.


L’université fait face à de nombreuses difficultés, problème de capacité d’accueil, autonomie menacée, comment comptez-vous résoudre ces problèmes ?


L’Autonomie financière est définie comme étant la capacité de se prendre en charge. Pour le moment, l’Udc est incapable de payer ses salaires à partir de fonds propres. D’ailleurs, c’est l’Etat qui paie nos salaires en versant mensuellement 77 millions de francs comoriens. Un chiffre qui s’approche des 100 millions. Les recettes issues des droits d’inscriptions des étudiants n’arrivent même pas à couvrir nos investissements ne serait-ce que nos mobiliers. La seule solution qui nous permettrait d’être autonomes est d’accroitre nos ressources propres. Nous devons mener des activités génératrices de revenu comme l’ouverture d’au moins 5 boutiques universitaires. Pour cela, Il faut que nous bénéficiions d’une exonération des taxes douanières, de nos marchandises. Demander à ce que tous les produits de l’Université soient achetés dans nos boutiques et inciter les étudiants à nous épauler en achetant leurs kits dans nos magasins sont des mesures qui nous aideraient à atteindre nos objectifs. Ouvrir aussi des restaurants où on vendrait des repas moins chers aux étudiants, et inaugurer les cités universitaires en imposant une petite somme pour le loyer peuvent également contribuer à renflouer les caisses de l’Université. Mais dans tout ce processus, l’Etat doit nous accompagner. Pour résoudre les capacités d’accueil, il faut construire des amphithéâtres dont la capacité variera entre 400 et 800 places. Huit amphithéâtres réduiraient les problè- mes de capacité d’accueil. En se référant au plan stratégique de l’Etat, nous pourrions construire par exemple quatre amphithéâtres dont les places atteindraient 800. S’il on arrive à bâtir 4 autres grandes salles dont la capacité d’accueil ne serait pas au-dessous de 400 places, je pense que le problème serait résolu.


Quels sont vos trois principaux projets ?


Le premier projet, repose sur le renforcement de l’autonomie financière. Ce projet compte trois points : amé- liorer l’administration financière, faire augmenter les recettes, et enfin maitriser les charges. Une fois élu, je compte renforcer la recherche par la mise en place d’un système incitatif en accordant aux enseignants une prime à la publication. Cette prime sera évolutive et incorporée dans les salaires de manière permanente. Il faut ouvrir un centre de documentation universitaire où on y retrouvera les revues spécialisées des chercheurs, la documentation nécessaire facilitant les recherches par spécialité, et installer un système wifi à haut débit. L’amélioration de la qualité de l’enseignement est mon troisième projet. Les manuels universitaires de référence pour chaque discipline doivent être achetés et être disponibles. Chaque composante aura un comité de spécialistes pour contrôler les cours. 

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