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Trois questions à Saïd Omar Saïd Hassan, candidat à l’élection présidentielle de l’Université des Comores

Trois questions à Saïd Omar Saïd Hassan, candidat à l’élection présidentielle de l’Université des Comores

Éducation | -   Abouhariat Said Abdallah

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Dans le cadre des élections du président de l’Université des Comores, nous avons ouvert une série d’entretien avec les cinq candidats en lice. Aujourd’hui c’est le tour de Saïd Omar Saïd Hassan titulaire d’un doctorat en chimie option plante aromatique et médicinale obtenu à l’Université Ibn Tofaïl à Kénitra au Maroc, d’un Dea de chimie et d’un Deug de physique-Chimie obtenu à l’Enes de Nvuni.

Pourquoi vous vous-êtes porté candidat ?



Je me suis porté candidat à la présidence de l’Université parce qu’avec mon cumul de 35 ans de travail au niveau de l’éducation (j’ai commencé en 1983 comme professeur de collège jusqu’à aujourd’hui), je suis un de ceux qui ont beaucoup travaillé au ministère de l’Education nationale. En plus je faisais partie de l’équipe initiatrice du projet de création de l’Université. Je connais sa genèse, je sais où en est-on, où devrait-on aller. Du point de vue pédagogique et didactique, j’enseigne toujours, du point de vue recherche, je suis parmi les enseignants de l’Université des Comores qui ont publié au niveau international.
En outre, j’ai les atouts que peut-être certains candidats n’en ont pas. Je cumule une expérience technique, pédagogique, administrative et politique donc j’appréhende mieux les difficultés qui se posent à l’Udc mais aussi les opportunités qu’a l’institution qui ne sont pas encore exploitées.


L’Université fait face à de nombreux défis, notamment, la capacité d’accueil et l’autonomie de l’institution. Comment comptez-vous  vous y prendre pour solutionner ces problèmes ?


 


Tout d’abord, il y a un problème de gouvernance au niveau du système parce que jusqu’aujourd’hui il n’y a pas une vraie administration universitaire. C’est vrai que les enseignants ont évolué, on est passé de 15 à 120 enseignants titulaires de doctorats, mais on n’a pas une vraie administration universitaire. Donc il faut former les ressources humaines.
Parmi les problèmes qui se posent, il y a à peu près 140 enseignants qui n’ont pas le niveau de doctorat. Durant mon mandat, lorsque je serais élu, il faudrait ramener le chiffre à 80% au moins d’enseignants titulaires de doctorat ou inscrit en thèse. L’autre difficulté repose au niveau des infrastructures. Nous en avons hérité certaines et construit d’autres, mais il en manque beaucoup, notamment en matière d’amphithéâtres, de laboratoires et tout ce qui est infrastructures sportives et culturelles.
En outre, je proposerais une réforme pédagogique car les filières qui sont dispensées ne répondent pas réellement aux besoins sociaux-économiques du pays. Il faut aller vers des formations professionnelles et techniques. Dans un pays où il manque des comptables, des mécaniciens, entre autres, c’est là où il faut miser, car cela permet de créer des emplois. Je mettrais l’accent sur les nouvelles technologies et tout ce qui est en rapport avec l’économie bleue.

En bref, je vais  compresser les filières générales vers les filières de formation professionnelles et techniques. Pour l’autonomisation de l’Udc, je vais chercher des financements innovants, parce qu’aujourd’hui, aucune université au monde n’arrive à satisfaire les besoins financiers de son fonctionnement et de ses recherches.


On a créé l’Udc avec zéro franc, c’est l’argent du contribuable comorien qui a permis sa création. On n’a eu aucun projet financé par des bailleurs, donc je vais refaire la même chose, nous arriverons à avoir l’équivalent ou même plus de la subvention de l’Etat. On a 7000 étudiants à Nvuni, je transporterai les 4000 à raison de 300 francs aller/retour, je créerais une buvette où chacun peut consommer pour 300 francs par jour, sans parler des autres services. Je vais faire en sorte que l’Université soit une boite d’expertise.


Une fois élu, quels seront les trois principaux projets que vous allez mettre en œuvre ?



Une fois élu président je vais faire un audit pédagogique, didactique et financier pour voir où est-ce qu’on en est. Et là je serais obligé de faire appel à des experts et des universités qui ont déjà fait ce travail pour mettre en place d’abord la bonne gouvernance.  
Ensuite je vais faire une réforme pédagogique, revoir les maquettes de formation et mettre en place une commission d’accréditation des filières, de laboratoires et de recherches. En troisième lieu, je vais mettre en place les financements innovants pour ne pas dépendre à 100% au financement de l’Etat.

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