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Télé-enseignement I Le ministre de l’Education promet «une feuille de route»

Télé-enseignement I Le ministre de l’Education promet «une feuille de route»

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Au lendemain de la fermeture des écoles, Le programme de télé-enseignement refait surface. Des professionnels des Tics proposent leurs offres mais le ministère de l’Education nationale n’a toujours pas donné son dernier mot.

 

Le ministre de l’Éducation nationale a promis de dévoiler «une feuille de route» sur la méthodologie à suivre pour rendre possibles des cours à distance après la fermeture des écoles. Moindjié Mohamed Moussa, par vidéoconférence mardi 2 février, disait attendre les directives d’une réunion élargie avant de se prononcer. «On est tous conscients de la dangerosité de la maladie et de la nécessité impérieuse d’assurer un suivi à domicile des cours pour les enfants. Mais il faut comprendre que contrairement à l’année dernière, aucune date n’a été communiquée pour la reprise. Donc, nous devons bien en guise de prévention réfléchir sur un dispositif global qui s’étalera sur une période assez longue», a assuré le ministre. 


On ignore l’option qui sera explorée entre le télé-enseignement et l’enseignement en ligne tout court pour venir en aide aux élèves. Certains croient savoir que tout devrait reposer sur le digital.  Des citoyens proches des milieux des Tics y pensent à l’idée. C’est le cas du président de l’Association comorienne des consommateurs de tics. L’Actic présidée par Hamidou Mhoma avait même lancé une plateforme où on pouvait mettre des supports pédagogiques à la disposition des élèves. Mais de nombreux enseignants hésitaient à aller tourner les vidéos, nous a-t-on dit. «Seule l’école privée Mouigni Baraka collaborait. Le ministère de l’Éducation malgré plusieurs relances n’a jamais accepté de nous remettre les cours enregistrés pour relayer», déplore Hamidou Mhoma qui se dit quand même prêt à relancer le processus.

Des solutions disponibles

On se rappelle que l’Actic n’était pas la seule à avoir sollicité l’aval du ministère de l’Éducation. La start-up société Como Tech aussi était prête à diffuser les cours virtuellement (Pdf, audio, et vidéo) grâce à sa plateforme Soma. Malheureusement, les jeunes à l’origine du projet n’auraient pas eu la bénédiction du ministère de l’Éducation.
On a appris que les autorités miseraient beaucoup plus sur «Classera» pour la publication des cours à distance. Sauf que certains y avancent un seul bémol. Pour que tous les élèves puissent consulter, il faut créer en effet une base de données. Les établissements doivent donc envoyer leurs listes. «C’est un processus qui prendra au moins un mois», a reconnu une source proche du dossier. Saisie depuis l’année dernière pour réfléchir à une solution, l’Agence nationale de développement du numérique (Anaden) affirme avoir déjà eu à lancer la plateforme. 
«Elle a même été utilisée par quelques classes en phase pilote. Cette année, nous sommes en train d’étudier la question. Nous nous prononcerons le moment venu», nous a répondues hier, la cheffe du projet innovation de l’agence, Nasma Saandi. Entre absence de formation et manque d’électricité sans oublier l’accès à Internet, il est difficile de savoir si ces multiples solutions apporteront les résultats escomptés.

Exit télé-enseignement

Au mois de septembre, 6 mois après la fermeture des écoles, au moment, où la première vague de la Covid-19 frappait le pays, le ministère de l’Éducation pour sauver les élèves des classes d’examen, avait lancé le télé-enseignement. Des cours étaient dispensés à la télévision nationale. Pour faciliter l’accès, des supports avaient également été publiés sur la page Facebook de l’Ortc. Salué par certains, le télé-enseignement était pourtant loin de faire l’unanimité. Certains acteurs du secteur estimaient en effet que «le processus avait été lancé à la hâte sans tenir compte de plusieurs réalités propres du pays». 
En premier lieu, les problèmes de courant électrique. Souvent, les élèves vivant en dehors de la capitale, ne pouvaient pas suivre les cours en raison de l’absence d’électricité. Inutile de rappeler qu’à cause de ces délestages, il n’était pas non plus possible de suivre en ligne les cours à travers un smartphone. À cela, s’ajoutait l’affaire des indemnités des radios privées non versées. Celles-ci s’élevaient à 14 millions de francs. Autre problème majeur, parmi les enseignants qui assuraient les cours, certains réclament leurs indemnités jusqu’à présent.

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