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UDC-examens de fin d’année I Des taux de réussite de 4% dans certains départements

UDC-examens de fin d’année I Des taux de réussite de 4% dans certains départements

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Ces résultats catastrophiques seraient en partie dus à un absentéisme croissant, observé surtout chez les étudiants en licences 1, et un manque d’équipements pédagogiques, entre autres, selon un responsable de la faculté des droits et des sciences économiques.

 

A chaque fin de semestre, les notes se suivent et se ressemblent à l’Université des Comores. Cette année encore, les résultats des examens de la première session n’ont pas dérogé à la règle. Publiés la semaine en dernière, ceux-ci continuent de susciter des grincements de dents et inquiétude. Dans le campus de N’vuni, où sont installés deux facultés, c’est la catastrophe. A commencer par la faculté de droit et des sciences économiques, qui accueillait près de 3 425 étudiants, répartis sur trois départements.


En analysant les résultats fournis par le service de scolarité, il s’avère que 3 000 d’entre eux n’ont pas été en mesure de valider l’année.
Ils sont en train de se racheter dans les deuxièmes sessions, dont le coup d’envoi a été lancé depuis jeudi dernier. Mais parmi les trois départements, celui des droits occupe la dernière place avec un taux de réussite avoisinant les 6%, sur un effectif global de 1 177 étudiants. En licence 1, ils étaient 518 nouveaux bacheliers à s’être inscrits. Seuls 22 sont parvenus à valider dès la première session. Soit un taux de réussite de 4%.Au sein du département de l’administration économique et sociale (Aes), la même Licence 1 se retrouve avec 4.98% d’admis sur 862 candidats ayant composé. En gros, moins de 50 étudiants peuvent se targuer d’avoir décroché leurs moyennes pour la licence 2.

Moins de 50 étudiants sur 862

Les 810 restants, vont devoir attendre les résultats de la 2ème session, laquelle s’achèvera le mardi 18 juillet, avant de connaître leurs sorts. Seuls ont réussi à sauver la face de la faculté de droit, les étudiants des sciences économiques, avec leur taux de réussite de plus de 26%.Selon Mohamed Ali Youssouf, chef de la scolarité de cette faculté, les mauvais résultats obtenus ne sont pas uniquement imputables au faible niveau des étudiants ; d’autres facteurs entrent en jeu. «En première année, de nombreux étudiants sont souvent absents. Certains se concentrent sur des cours de soutien dispensés par des particuliers, ce qui les conduit à sécher les cours magistraux. De plus, il est essentiel de ne pas négliger le rôle du manque de matériel dans cette situation. Même les étudiants assidus ont du mal à suivre les cours en raison de l’absence de sonorisation, par exemple», estime-t-il, soulignant également «les problèmes de capacité d’accueil qui ne doivent pas être ignorés ».


Selon Ahmed Bacar, directeur de l’Institut universitaire des technologies (Iut), ce problème de capacité d’accueil est responsable de la baisse des résultats constatée dans leur établissement également.Cette année, seulement 21,57% des étudiants ont réussi, contre 49% en 2022. « Cela est dû au fait que nous avons été confrontés à un effectif bien supérieur à nos prévisions, rendant difficile le suivi individuel par les enseignants dans de telles conditions », déplore Ahmed Bacar. Il note également que la plupart des étudiants supplémentaires étaient des candidats recalés aux concours d’admission.

Sureffectif, fraudes…

La faculté des sciences a également enregistré un faible taux d’admission lors de la première session, avec seulement 17,15% de réussite (218 sur 1271). « Les salles de travaux dirigés, conçues pour accueillir 50 étudiants, sont surchargées, parfois deux fois plus. Par conséquent, le message ne parvient pas efficacement aux étudiants. De plus, les étudiants les plus talentueux se sont inscrits à l’Iut et à l’école de médecine et de santé publique. Ce sont là quelques-uns des facteurs à l’origine de cette chute», conclut le doyen Soulé Hamid.Il convient de noter que la faculté de droit a recensé 40 cas de fraude. « Au cours du premier semestre, nous avons découvert un réseau bien organisé. Les sujets étaient photographiés et envoyés à l’étranger pour être corrigés. Pour les matières scientifiques telles que la comptabilité, tout était envoyé au Sénégal. Les autres disciplines étaient corrigées au Maroc et au Canada, en particulier les matières littéraires», révèle Mohamed Youssouf.

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